Kaïs Saïed: La Cour constitutionnelle n’est rien d’autre qu’une pour régler des comptes
Le président de la République Kaïs Saïed a souligné, que la Cour constitutionnelle que le Parlement s’emploie à former n’est rien d’autre qu’une tentative de certains de mettre en place des lois sur-mesure pour régler des comptes, réaffirmant son respect de la Constitution qui lui donne le droit de s’opposer même pour des raisons politiques.
Le Chef de l’Etat, qui s’exprimait lors de la cérémonie organisée à Monastir pour la commémoration du 21ème anniversaire du décès du leader Habib Bourguiba, a appelé à ne pas instrumentaliser les textes législatifs au service d’une personne ou d’une partie précise.
Voilà qu’aujourd’hui, après plus de cinq ans de léthargie, de divisions et d’hypocrisie, ils ressentent un danger et se rappellent de l’importance de la Cour constitutionnelle et de la suprématie de la loi, a-t-il lancé, soulignant qu’ils se sont mis dans une situation impossible et ne le pousseront pas à violer la Constitution.
La Tunisie a aujourd’hui besoin d’une véritable Justice et d’une Cour constitutionnelle, et nous n’accepterons pas une Cour de règlements de comptes, a-t-il insisté. Il a critiqué le retard dans l’installation de la Cour constitutionnelle, que le Parlement était appelé à instaurer en un délai d’un an après les législatives (article 148 de la Constitution).
Le président tunisien a relevé que certaines forces contrôlent toujours l’appareil de l’Etat, soulignant que le pays est passé du parti unique au lobby unique. Ceci est un véritable danger, puisque nous avons en apparence un pluralisme politique, mais en réalité un lobby unique, a-t-il prévenu, se disant non-disposé à traiter avec les lobbies et avec ceux qui ont mis la main sur les richesses du peuple.
Kaïs Saïed a en outre affirmé qu’il regardait vers l’avenir, contrairement à ceux qui veulent revenir sur l’Histoire et ses erreurs, et aux signes d’arriération que la société tunisienne n’acceptera aucunement. Nous avons beaucoup de matière et d’outils juridiques, et chaque partie devra assumer l’entière responsabilité du blocage des rouages de l’Etat, des coups qui lui sont portés de l’intérieur et des coups portés à la société.
Le Cour constitutionnelle surveille les projets d’amendements à la constitution, les traités, les projets de loi, les lois et le système interne du Parlement, et décide du maintien de l’état d’urgence et des différends qui y sont liés. Elle peut également envisager une liste parlementaire pour retirer la confiance du Président de la République et approuver la vacance de son poste, et examiner les litiges liés à la compétence à la fois du Président de la République et du Chef du Gouvernement.
par: Arab Observer