Kaïs Saïed: Les mesures d’exception se poursuivront, il n’y a pas moyen de reculer
La crise politique perdure en Tunisie, le président tunisien Kaïs Saïed a annoncé, lundi 20 septembre, qu’il nommerait un nouveau chef du gouvernement, tout en gardant en place les mesures d’exception qu’il a décrétées cet été.
« Ces mesures d’exception se poursuivront et un chef du gouvernement sera nommé mais sur la base de provisions de transition répondant à la volonté du peuple », a déclaré Kaïs Saïed lors d’un discours retransmis par la télévision nationale depuis Sidi Bouzid, berceau de la révolte tunisienne de 2011 qui a renversé le régime de Ben Ali.
Le président tunisien a annoncé qu’il allait faire adopter « une nouvelle loi électorale » sans en dévoiler les contours.
Kaïs Saïed, dont le discours au siège du gouvernorat de Sidi Bouzid a été interrompu à plusieurs reprises par une foule scandant « le peuple veut la dissolution du Parlement », a en outre annoncé qu’il allait faire adopter « une nouvelle loi électorale » sans en dévoiler les contours. Le scrutin législatif de novembre 2019 qui s’était tenu sur la base de la loi électorale actuellement en vigueur avait abouti à un Parlement émietté qui a permis au parti d’inspiration islamiste Ennahdha, principal adversaire de Kaïs Saïed, d’y assumer un rôle pivot au sein d’une coalition.
Il a évoqué par la suite une réforme à venir de la Constitution de 2014 qui a instauré un système hybride, ni présidentiel ni parlementaire, source de conflits récurrents entre les deux pouvoirs. Théoricien du droit, Kaïs Saïed se présente depuis son élection surprise à une large majorité fin 2019 comme l’interprète ultime de la Constitution.
Kais Saied s’en est violemment pris de nouveau lundi aux politiciens et députés tunisiens qu’il accuse de corruption.
« Le Parlement s’est transformé en un marché où les voix se vendent et s’achètent », a-t-il lancé. Et d’ajouter, « Avez-vous besoin d’un gouvernement qui répondra à vos besoins ou de voleurs qui pilleront les pays ? ».
Le 25 juillet, le chef de l’Etat a limogé le Premier ministre Hichem Mechichi, suspendu les activités du Parlement et s’est arrogé le pouvoir judiciaire, pour un mois renouvelable, avant de prolonger ces mesures le 24 août, « jusqu’à nouvel ordre ».
par: Arab Observer