Kaïs Saïed met des limites à l’intervention américaine en Tunisie

Des observateurs tunisiens ont déclaré que le président tunisien Kaïs Saïed a prouvé qu’il était une personnalité différente de ceux qui ont gouverné le pays au cours de la dernière décennie et qui suivaient les directives et les signaux qui leur parvenaient de l’étranger, que ces mesures soient dans l’intérêt de la Tunisie ou pas, et ceux qui ont mesuré leurs mouvements et leurs programmes à l’échelle de l’extérieur, quelles que soient les conditions internes.

Des observateurs ont souligné que la position opposée aux déclarations américaines, qui est régie par la logique de la tutelle et de l’arrogance, augmentera la proximité de Kaïs Saïed avec les Tunisiens qui veulent résoudre leurs différends par des dialogues et des discussions à la maison, soulignant qu’il a montré encore une fois qu’il est une figure qui ne craint pas les pressions et les menaces, et qu’il n’a soumis qu’à la dimension nationale.

Les déclarations fortes de Kaïs Saïed sont intervenues lors de sa rencontre avec une délégation du Congrès américain en visite dans le pays, en présence de la chargée d’affaires de l’ambassade américaine en Tunisie Natasha Franceschi, selon un communiqué de la présidence tunisienne.

Le président tunisien Kais Saied a déclaré, dimanche, que les déclarations de certains responsables américains au sujet de son pays étaient inacceptables, selon un communiqué de la présidence tunisienne .

Le communiqué tunisien précise que « Saïed a entamé l’entretien avec la délégation du Congrès américain en rappelant les étapes historiques des relations tuniso-américaines pluriséculaires. »

Kaïs Saïed a ajouté que « les déclarations faites par un certain nombre de responsables (américains) au cours de la dernière période, ne sont en aucun cas acceptables, car la Tunisie est un Etat libre, indépendant et souverain, outre le fait que la souveraineté en son sein revient au peuple qui a exprimé sa volonté lors du dernier référendum sur la Constitution et s’exprimera à nouveau lors des élections d’octobre prochain ».

Le 29 juillet, le ministère tunisien des Affaires étrangères a annoncé, qu’il avait convoqué la Chargée d’Affaires de l’Ambassade des États-Unis en Tunisie afin de lui faire part de son mécontentement face à l' »ingérence » et aux déclarations « inacceptables » des responsables américains qui ont critiqué le référendum sur la Constitution.

Le 28 juillet, le Secrétaire d’État américain Antony Blinken a publié une déclaration dans laquelle il estime que « la nouvelle Constitution affaiblit la démocratie en Tunisie. »

La déclaration, publiée par l’ambassade des États-Unis en Tunisie, affirmait que « les États-Unis, en coordination avec leurs alliés et partenaires, emploieront tous les moyens à leur disposition pour soutenir le peuple tunisien dans la formation d’un gouvernement démocratique et responsable qui laisse place au libre débat et à l’opposition. »

La déclaration du département d’État américain a coïncidé avec un discours prononcé devant le Congrès par le nouvel ambassadeur des États-Unis en Tunisie, Joey Hood, qui a notamment affirmé qu’il « utiliserait tous les leviers de l’influence américaine pour plaider en faveur du retour à un régime démocratique. »

par: Arab Observer

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