Kaïs Saïed nomme Hichem Mechichi au poste de premier ministre
À la surprise générale, le président tunisien Kaïs Saïed a ignoré tous les candidats présentés par les partis politiques, et il a nommé Hichem Mechichi au poste de premier ministre. Il l’a chargé de former le nouveau gouvernement susceptible de répondre aux aspirations du peuple.
Ministre de l’Intérieur dans le gouvernement sortant d’Elyes Fakhfakh, il était le premier conseiller du président Saïed, chargé des affaires juridiques.
Juriste de formation, Hichem Mechichi, 46 ans, succède au poste de Premier ministre à Elyes Fakhfakh qui, fragilisé par une affaire de conflit d’intérêts, a démissionné sous la pression du parti d’inspiration islamiste Ennahdha. « C’est une surprise car Hichem Mechichi n’avait été cité par aucun des partis politiques consultés par le président ».
Cet ancien chef de cabinet des ministères du Transport, des Affaires sociales et de la Santé a désormais un mois pour former son gouvernement. Il devra ensuite obtenir la confiance du Parlement à la majorité absolue d’ici à septembre. Faute de quoi, l’Assemblée sera dissoute et de nouvelles élections législatives auront lieu.
Le nouveau Premier ministre a la difficile tâche de rassembler une majorité au sein d’un Parlement profondément fragmenté. Elue en octobre, l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) est composée d’une myriade de partis, dont certains sont à couteaux tirés. C’est le cas notamment du Parti destourien libre (PDL) de l’anti-islamiste Abir Moussi (16 députés sur 217) et du parti Ennahdha, la première force au Parlement (54 députés).
Dans une déclaration publiée par la présidence de la République, M. Mechichi a estimé que son nouveau poste représente une « grande responsabilité et un grand défi surtout dans les circonstances actuelles de notre pays », promettant de « travailler pour former un gouvernement qui répondra à toutes les attentes des Tunisiens ».
Durant les deux dernières semaines, des plénières n’ont pas été tenues en raison des échanges violents, notamment entre ces deux blocs, et un sit-in du PDL réclamant le départ du président du Parlement, Rached Ghannouchi, également chef d’Ennahdha. Ce dernier fait l’objet d’une motion de retrait de confiance qui sera examinée lors d’une plénière le 30 juillet.
par: Arab Observer