Kaïs Saïed s’engage à tenir pour responsables les corrompus et les traîtres
Face à l’exacerbation de la crise économique en Tunisie due aux contrecoups de la guerre russo-ukrainienne, et à la vague de hausses mondiales des prix des produits de base tels que le blé et le carburant, qui touche de nombreux pays, le mouvement Ennahdha et ses alliés du Front de salut national et du Syndicat du travail (l’UGTT) tentent de faire pression sur le président tunisien Kaïs Saïed dans le but de l’embarrasser politiquement, en prélude au retour du pouvoir de la Fraeternité dans le pays.
Kaïs Saïed s’en est pris durement aux personnalités qui ont pris position contre lui : accusés d’œuvrer contre les intérêts du pays, ils sont menacés à demi-mot de représailles.
Saïed a renouvelé son accusation contre des parties (sans les nommer) de « complot contre la sécurité de l’État » et a juré de les tenir responsables « dans le cadre de la loi » et de ne pas leur donner « une issue sûre ».
« Ceux qui sont plongés dans la corruption et la trahison (sans les identifier) ne peuvent pas continuer à viser les institutions de l’État et à les attaquer, ainsi qu’à leurs symboles, d’une manière qui équivaut à un complot contre la sécurité de l’État », c’est ce qui ressort du discours de Saïed, prononcé lors d’une réunion ministérielle au palais présidentiel de Carthage, et diffusé à la télévision d’État.
Saïed, qui avait entamé un mandat présidentiel de cinq ans en 2019, a dit que ses décisions sont des mesures prises dans le cadre de la Constitution pour protéger l’État ‘’d’un péril imminent’’, mettant l’accent sur la préservation des droits et des libertés.
Qualifiés de « traîtres », éléments travaillant à la solde de l’étranger et cherchant à nuire à la nation, sans les citer nommément, le Maître de Carthage a laissé entendre que des mesures seraient prises contre ceux qui, à ses yeux, complotent contre les intérêts du pays.
Il les a accusés pêle-mêle d’être responsables des pénuries de denrées de matières premières, du naufrage d’une embarcation de migrants au large de Zarzis en septembre dernier ou encore de faits de corruption.
Cette intervention véhémente lui a valu d’être aussitôt critiqué et tourné en dérision sur les réseaux sociaux par des membres de la société civile, ainsi que des observateurs de la vie politique tunisienne. Certains ont vu dans cette sortie un discours aux allures de communication de crise improvisée, d’autres allant même jusqu’à évoquer une ambiance de fin de règne à Carthage.
par: Arab Observer