Kherson : une bataille, ou un siège à l’approche de l’hiver
Après plus de huit mois de guerre, les regards se tournent vers Kherson, cette ville du sud de l’Ukraine, dernière ville majeure tenue par les Russes.
Une bataille, ou un siège, qui avantagerait les forces russes, à l’approche de l’hiver. « L’idée vraisemblable pour Vladimir Poutine est de tenir le siège de Kherson pour user les forces ukrainiennes pour gagner du temps. Vladimir Poutine s’est inscrit dans la durée avec ce conflit », rappelle le général Pellistrandi.
Prise par les Russes au début de la guerre, cette ville du sud de l’Ukraine est la clé de la péninsule de Crimée et de la mer d’Azov.
Alors que l’armée ukrainienne se rapproche, des dizaines de milliers de civils ont été évacués par les forces russes, ce qui pourrait laisser présager une importante bataille.
Ces derniers jours, les signaux envoyés par les forces de Moscou – évacuations de population et d’une partie de l’administration, discours d’officiels – pouvaient laisser présager un retrait.
Le responsable adjoint de l’autorité d’occupation russe à Kherson, Kirill Stremooussov, a même annoncé qu’un couvre-feu allait être mis en place dans la ville avant de rétropédaler quelques minutes plus tard, assurant qu' »il n’y avait aucune restriction pour les habitants » à Kherson, malgré la poussée ukrainienne dans la région.
Si les Russes ont bien évacué quelque 140.000 personnes, leurs intentions restent floues. « Il y a beaucoup d’incertitudes. D’une part, les Russes évacuent les populations civiles, une partie de l’administration pro-russe a quitté la ville.
De l’autre côté, on a les forces ukrainiennes qui progressent sur la rive droite du Dniepr avec l’objectif de la reprendre et en objectif final la ville de Kherson », analyse le général Jérôme Pellistrandi, consultant défense sur BFMTV.
Vendredi, Vladimir Poutine en personne avait indiqué que les civils à Kherson « devaient être éloignés » des zones de combat « les plus dangereuses », ce qui pourrait annoncer une bataille imminente. « Les civils sont retirés de Kherson. Si Poutine retire les civils, c’est pour taper, qu’il y ait la vraie bataille de Kherson », explique Claude Blanchemaison, ancien ambassadeur de France en Russie.
Pour les forces ukrainiennes, qui se rapprochent de la ville, bombarder Kherson ou s’engager dans des combats de rue est un véritable « dilemme tactique » dans cette ville ukrainienne, avec une population ukrainienne.
D’autant plus que le rapport de force se trouverait du côté des forces russes. « En offensive, vous devez avoir un rapport de six contre un. Donc si on met 10.000 soldats russes à Kherson, il faut 60.000 soldats ukrainiens », avait détaillé le général Jérôme Pellistrandi ce vendredi sur notre antenne.
Prises par les Russes au début de la guerre, Kherson et sa région sont « la clé de la Crimée, d’Odessa », rappelle Claude Blanchemaison. Reprendre la ville pourrait ouvrir à l’Ukraine la voie vers la mer d’Azov, vitale sur le plan commercial, et menacer la mainmise de Moscou sur la Crimée. Pour la Russie, ce serait une « défaite très humiliante » pour Moscou et Vladimir Poutine. Rapporte BFMTV.
par: Arab Observer