Kim Jong a promis une action sidérante contre Washington
«Le monde va découvrir dans un proche avenir une nouvelle arme stratégique que détient la Corée du Nord». Kim Jong a annoncé la fin du moratoire sur les essais nucléaires et sur les essais de missiles balistiques intercontinentaux et a promis une action «sidérante» contre Washington.
«Nous n’avons aucune raison de continuer à être liés unilatéralement par cet engagement», a indiqué le 1er janvier l’agence d’État nord-coréenne KCNA, rapportant des propos de M. Kim aux dignitaires de son parti au pouvoir. «Le monde va découvrir dans un proche avenir une nouvelle arme stratégique que détient la Corée du Nord».
M. Kim avait déclaré en 2018 que la Corée du Nord n’avait plus besoin d’essais nucléaires et d’essais de missiles balistiques intercontinentaux. Dans les années précédentes, la Corée du Nord avait effectué six essais nucléaires et avait lancé des missiles capables d’atteindre l’intégralité du territoire continental des États-Unis.
Les déclarations de Kim Jong rapportées mercredi semblent infirmer la diplomatie nucléaire des deux dernières années, le président américain Donald Trump évoquant régulièrement la «promesse» que lui aurait faite le leader nord-coréen.
«Nous avons bien signé un contrat qui parle de dénucléarisation. C’était la phrase numéro un, cela a été fait à Singapour. Je pense que c’est un homme de parole», a de nouveau affirmé mardi M. Trump, en faisant référence au premier sommet historique entre les deux dirigeants à Singapour en 2018.
Mais les pourparlers entre les deux capitales semblent dans une impasse depuis l’échec d’un nouveau sommet Kim-Trump à Hanoï en février 2019.
Devant le comité central de son Parti des travailleurs, Kim Jong a indiqué clairement que la Corée du Nord était prête à continuer à vivre sous un régime de sanctions internationales pour préserver sa capacité nucléaire.
«Les États-Unis formulent des exigences contraires aux intérêts fondamentaux de notre État et adoptent un comportement de voyou», a-t-il dit, cité par KCNA.
Reproches aux «dizaines» d’exercices militaires avec Séoul
Washington a «conduit des dizaines d’exercices militaires conjoints (avec la Corée du Sud) que le Président (Donald Trump) avait personnellement promis d’arrêter», a envoyé au Sud de l’équipement militaire de haute technologie et a renforcé les sanctions contre le Nord, a ajouté le leader nord-coréen.
«Nous ne vendrons jamais notre dignité», a-t-il assuré, promettant une action «sidérante pour faire payer (aux États-Unis) le prix de la douleur subie par notre peuple».
A l’instar de M. Trump, le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a réagi avec modération. «Nous voulons la paix, pas l’affrontement», a déclaré M. Pompeo dans une interview à la chaîne CBS. «Nous voulons continuer à laisser ouverte la possibilité que le dirigeant de la Corée du Nord fasse le choix qui est le meilleur, à la fois pour lui-même et pour son peuple», a-t-il ajouté.
«Si le Président Kim a renié ses engagements pris auprès du Président Trump, c’est profondément décevant», a relevé M. Pompeo. «J’espère qu’il ne suivra pas ce chemin», a-t-il déclaré sur la chaîne Fox.
La réunion plénière du comité central du Parti des travailleurs et l’annonce de l’agence de presse officielle interviennent avant le discours de Nouvel An de M. Kim, moment clé du calendrier politique de la Corée du Nord.
Ce sera la huitième fois que M. Kim se livre à cet exercice, une tradition inaugurée par son grand-père Kim Il-sung, fondateur du régime, puis abandonnée par son père et qu’il a réactivée.
Depuis des mois, Pyongyang réclame un assouplissement des sanctions internationales qui lui sont imposées en raison de ses programmes d’armement nucléaire et de missiles balistiques, alors que l’administration Trump estime que la Corée du Nord doit faire davantage de gestes concrets avant d’obtenir cet assouplissement.