La Chine a declaré le remplacement de son représentant à Hong Kong

La Chine a annoncé samedi le remplacement de son représentant à Hong Kong, un changement qui semble illustrer la volonté de Pékin d’une reprise en main dans le conflit qui s’enlise avec les manifestants pro-démocratie dans le territoire autonome.
Wang Zhimin, 62 ans, « a été démis de ses fonctions de directeur du Bureau de liaison » pour les affaires de Hong Kong et a été remplacé par Luo Huining, a indiqué sans plus de précisions la télévision publique CCTV.
Le Bureau de liaison, symbole de la présence de Pékin à Hong Kong, a été visé à plusieurs reprises par les manifestants en tant qu’il représente le pouvoir central dans l’ancienne colonie britannique depuis sa rétrocession à la Chine en 1997.

En juillet, il avait notamment été la cible de jets d’œufs et de graffitis. Pékin avait alors dénoncé des actes « absolument intolérables » et appelé à « punir les coupables ».
Le nouveau chef du Bureau, Luo Huining, 65 ans, est l’ancien responsable de la province du Shanxi (centre). Fin décembre, ce cadre du Parti a été promu vice-président de la Commission des Affaires financières et économiques du Parlement chinois, selon les médias locaux.
La cheffe de l’exécutif hongkongais, Carrie Lam, a affirmé dans un communiqué qu’elle n’avait « aucun doute » sur le fait que le nouveau représentant du pouvoir chinois favoriserait « l’intégration de Hong Kong dans le développement général de la nation et une relation positive entre le continent et Hong Kong ».

Elle a aussi remercié Wang Zhimin pour le « soutien sans faille » qu’il avait apporté à son gouvernement durant la crise.
Sa nomination intervient alors que le territoire autonome est en proie depuis juin à un conflit inédit par sa durée et sa violence, que les autorités locales ne parviennent pas à apaiser au grand dam de Pékin.
Selon Lau Yui-siu, un commentateur politique, la Chine cherche une réponse économique à une crise de nature politique. La nomination de M. Luo « indique que Pékin va mettre l’accent sur les politiques de développement économique, l’amélioration des conditions de vie des gens et l’intégration » de Hong Kong, estime-t-il.
Luo Huining « a dirigé certaines provinces défavorisées (…) et cela lui a permis d’acquérir une expérience différente de celle de fonctionnaires ayant une formation en droit et en politique comme Wang Zhimin », son prédécesseur, indique-t-il .
En vertu du principe « Un pays, deux systèmes », Hong Kong jouit en théorie jusqu’en 2047 d’une semi-autonomie et de libertés très étendues n’existant pas en Chine continentale, comme une justice indépendante et la liberté d’expression.
Mais le territoire de plus de 7 millions d’habitants est secoué depuis juin par des manifestations, souvent violentes, de militants qui dénoncent l’ingérence jugée grandissante de Pékin dans ses affaires et exigent des réformes démocratiques.

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