La Chine suspend toute coopération avec les États-Unis dans plusieurs domaines
La Chine a suspendu, toute coopération avec les États-Unis sur le réchauffement climatique et d’autres domaines, faisant plonger les relations entre les deux pays à leur niveau le plus bas depuis des années, en représailles à la visite à Taïwan de la présidente de la Chambre des représentants américains, Nancy Pelosi.
Après la réponse militaire, la Chine riposte aussi sur le domaine diplomatique. Le gouvernement chinois a annoncé, vendredi 5 août, suspendre les « négociations sino-américaines sur le changement climatique », ainsi que sur d’autres dossiers, en réponse à la visite à Taïwan de la présidente de la Chambre des représentants américains, Nancy Pelosi, arrivée sur l’île mardi 2 août. Les relations entre les deux plus grandes économies du monde a atteint leur niveau le plus bas depuis des années.
La Maison Blanche a convoqué l’ambassadeur de Chine à Washington pour condamner le comportement « irresponsable » de la Chine au sujet de Taïwan, a indiqué le porte-parole de l’exécutif chargé des questions de sécurité nationale, John Kirby. Celui-ci a précisé que Qin Gang a été convoqué après la démonstration de force « provocatrice » de l’armée chinoise. « Nous avons condamné les opérations militaires de la Chine, qui sont irresponsables, contraires à notre objectif de longue date de maintien de la paix et la stabilité dans le détroit de Taïwan », a indiqué le porte-parole.
Le ministère chinois des Affaires étrangères a également dit suspendre la coopération avec Washington sur le rapatriement des migrants illégaux, ainsi qu’en matière de justice, de criminalité transnationale et de lutte antidrogue.
Pékin va « suspendre les négociations sino-américaines sur le changement climatique » et annuler un entretien entre les dirigeants militaires ainsi que deux réunions sur la sécurité, a déclaré le ministère chinois des Affaires étrangères. Ce dernier reprochant à Nancy Pelosi d’avoir traité avec « mépris » l’opposition de la Chine à sa visite à Taipei.
La Chine et les États-Unis, les deux plus importants émetteurs de gaz à effet de serre du monde, avaient noué un accord surprise sur le climat lors du sommet de la COP26 à Glasgow l’an dernier. Ils s’étaient engagés à travailler ensemble pour accélérer les actions pour le climat lors de la prochaine décennie et à se réunir régulièrement pour « s’attaquer à la crise climatique ».
La Chine continentale, qui considère que Taïwan fait partie de son territoire, a perçu la visite du troisième personnage de l’État fédéral américain comme une provocation majeure. Nancy Pelosi s’est « gravement ingérée dans les affaires intérieures de la Chine et a porté atteinte à sa souveraineté et à son intégrité territoriale », a dénoncé le ministère des Affaires étrangères, annonçant « imposer des sanctions » contre elle et sa « famille proche », sans donner de détails.
Washington a pour sa part accusé le gouvernement chinois de réagir de manière excessive.
Mobilisant avions et navires de guerre, les plus grands exercices militaires jamais organisés par la Chine près de Taïwan, également en réaction au voyage de la responsable américaine cette semaine, se sont poursuivis, vendredi, pour la deuxième journée d’affilée. Taipei a alors fustigé son « voisin malveillant », dont les manœuvres l’ont littéralement encerclé pour trois jours.
Les exercices militaires doivent se poursuivre jusqu’à dimanche 7 août midi.
Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a fustigé les manœuvres chinoises, « des provocations » qui représentent « une escalade importante » des tensions aux yeux des États-Unis.
Le Japon a exprimé une protestation diplomatique formelle contre Pékin, estimant que cinq des missiles chinois étaient tombés à l’intérieur de sa zone économique exclusive (ZEE). « Nous appelons à l’arrêt immédiat des exercices militaires », a déclaré le Premier ministre nippon, Fumio Kishida.
À Tokyo, dernière étape de sa tournée asiatique mouvementée, Nancy Pelosi a affirmé que les États-Unis « ne permettront pas » à la Chine d’isoler Taïwan, assurant que son déplacement « ne visait pas à changer le statu quo ici en Asie, à changer le statu quo à Taïwan ».
par: Arab Observer