La Turquie se retire de la Convention d’Istanbul sur la protection des femmes

Le retrait annoncé par la Turquie de la Convention d’Istanbul sur la protection des femmes est « une nouvelle dévastatrice », a affirmé samedi la Secrétaire générale du Conseil de l’Europe Marija Pejcinovic Buric dans un communiqué.

« Cette décision compromet la protection des femmes en Turquie, dans toute l’Europe et au-delà », a-t-elle craint, soulignant que « la Convention d’Istanbul couvre 34 pays européens et est largement considérée comme l’étalon-or des efforts internationaux visant à protéger les femmes et les filles de la violence à laquelle elles sont confrontées chaque jour dans nos sociétés ».

La Turquie avait débattu d’un éventuel retrait de cette convention après qu’un responsable du parti au pouvoir du président Recep Tayyip Erdogan eut soulevé la question de l’abandon du traité l’année dernière. Depuis lors, des femmes sont descendues dans les rues d’Istanbul et d’autres villes, appelant le gouvernement à s’en tenir à la convention. Le principal parti d’opposition CHP a critiqué cette décision.

Depuis lors, des femmes sont descendues dans les rues d’Istanbul et d’autres villes, appelant le gouvernement à s’en tenir à la Convention.

Pour la Secrétaire général du Conseil de l’Europe, ce retrait se pose comme « un énorme revers pour les efforts » faits pour lutter contre la violence faite aux femmes.

Gokce Gokcen, vice-présidente du CHP chargée des droits humains, a tweeté que l’abandon de cette convention signifiait « laisser les femmes être tuées ». « Malgré vous et votre malfaisance, nous allons rester en vie et faire ressusciter la convention », a-t-elle écrit sur Twitter. La Constitution et la réglementation intérieure de la Turquie seront la « garantie des droits des femmes », a assuré Zehra Zumrut Selcuk, ministre de la Famille, du Travail et des Services sociaux, selon l’agence de presse officielle Anadolu. « Nous allons poursuivre notre lutte contre la violence avec pour principe zéro tolérance » pour la violence, a-t-elle ajouté.

Signée en 2011, la Convention d’Istanbul oblige les gouvernement à adopter une législation réprimant la violence domestique et les abus similaires, y compris le viol conjugal et la mutilation génitale féminine.

La convention d’Istanbul de 2011 oblige les gouvernements à adopter une législation réprimant la violence domestique et les abus similaires, y compris le viol conjugal et la mutilation génitale féminine. Les conservateurs ont affirmé que la charte nuit à l’unité familiale, encourage le divorce et que ses références à l’égalité étaient utilisées par la communauté LGBT pour être mieux acceptée dans la société.

La violence domestique et le féminicide restent un problème grave en Turquie.L’année dernière, 300 femmes ont été assassinées selon le groupe de défense des droits We Will Stop Femicide.

par: Arab Observer

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