La CPI ouvre une enquête pour crimes de guerre au Soudan
La Cour pénale internationale (CPI) a ouvert une nouvelle enquête pour crimes de guerre au Soudan, a annoncé jeudi son procureur, Karim Khan, soulignant que l’escalade de violence dans le pays suscite une « grande préoccupation ».
La Cour pénale internationale a ouvert une nouvelle enquête pour crimes de guerre dans la région soudanaise du Darfour. Un rapport présenté au Conseil de sécurité de l’ONU évoque un «large éventail» d’informations concernant des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité présumés depuis le début du conflit en avril.
Karim Khan a fait cette annonce dans un rapport au Conseil de sécurité de l’ONU alors que le Soudan est depuis trois mois replongé dans le chaos en raison d’un conflit entre deux généraux qui se disputent le pouvoir :
« La simple vérité est que nous sommes, au sein de ce Conseil et dans le monde, au vu des rapports de plus en plus nombreux, sur le point de permettre à l’histoire de se répéter. La même histoire misérable qui a contraint ce Conseil en 2005 à renvoyer la situation du Darfour à la CPI. »a-t-il déclaré.
Le rapport précise qu’il y a eu « un large éventail de communications » concernant des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité présumés au Soudan depuis le début des combats en avril. Les crimes sexuels présumés, « y compris des campagnes présumées de viols collectifs », sont « particulièrement préoccupants » selon Karim Khan.
Les sept voisins du Soudan, réunis jeudi au Caire, ont réclamé l’aide de la communauté internationale face à un conflit qui a déjà fait près de 3.000 morts et trois millions de déplacés et réfugiés.
Le Darfour, vaste région de l’ouest du Soudan, a été ravagé par une guerre civile qui a débuté en 2003 entre le régime à majorité arabe d’Omar El-Béchir et les insurgés issus de minorités ethniques dénonçant des discriminations. M. El-Béchir avait envoyé contre la rébellion la milice armée des Janjawids, qui ont par la suite donné naissance aux FSR.
Omar el-Béchir, âgé de 79 ans, ainsi que les dirigeants Ahmed Haroun et Abdel Raheem Hussein sont réclamés depuis plus de dix ans par la CPI pour « génocide » et crimes contre l’humanité lors du conflit au Darfour