La crise des trois présidences s’approfondit en Tunisie
Il semble qu’une issue à la crise politique en Tunisie demeure de plus en plus lointaine, les chances d’aller à un dialogue national diminuent, et la crise des trois présidences (la présidence de la République, la présidence du gouvernement et la présidence du Parlement) s’est aggravée après le récent remaniement ministériel opéré par le Premier ministre Hichem Mechichi, soutenu par la coalition de la Fraternité, et le président tunisien Kais Saied ont rejeté l’amendement pour des raisons constitutionnelles et des soupçons de corruption.
Au vu des développements récents marqués par une escalade notable entre le président Kais Saied et Mechichi, les initiatives visant à sortir le pays de l’impasse politique et de la lutte des volontés ont été nombreuses.
Ahmed Néjib Chebbi a mis l’accent sur l’importance de mettre fin à cette crise, et ce, en laissant le choix aux Tunisiens de s’exprimer, via un référendum. Car selon lui, les Tunisiens ont parfaitement conscience aujourd’hui des enjeux socio-économiques du pays qui s’enfonce malheureusement de plus en plus.
Et de poursuivre: « C’est aux Tunisiens de faire respecter leurs droits par des moyens pacifiques et légitimes. Et ce, en s’exprimant pour un changement de régime. Car après l’effondrement du système politique, le peuple doit assumer ses responsabilités. » Tout en soulignant la nécessité de modifier la Constitution pour permettre aux Tunisiens de choisir le régime. »
En outre, il précise dans ce contexte: « Ce qu’il faut faire, à mon avis, est d’amender la Constitution, en passant par un référendum. Et par-dessus tout, il faut changer le régime politique qui a montré ses failles et ses limites. Il est évident de nos jours, et ce n’est une surprise pour personne, que ce régime a failli à tous les niveaux. Toutefois, pour ceux qui appellent aux élections anticipées, ma réponse est claire, cela ne servirait à rien! Et c’est aux Tunisiens d’appeler à un référendum pour changer le régime politique. »
D’ailleurs, évoquant le conflit au Sommet de l’Etat, Ahmed Néjib Chebbi reproche à Rached Ghannouchi, président du Parlement, de vouloir devenir coûte que coûte le dirigeant du pays. « Et cela on l’a vu à maintes reprises, en voulant instaurer une diplomatie parlementaire et contester le chef de l’Etat sur ses pouvoirs », poursuit-il.
À son tour, le professeur de droit constitutionnel, Amin Mahfouz, a appelé mardi à la nécessité de changer le système de gouvernement actuel en Tunisie, affirmant dans une déclaration que le système politique actuel est déformé et perturbé, certains partis exploitent cela pour des programmes politiques.
Le journaliste et analyste politique Mohammed Saleh al-Obaidi a déclaré que le système politique actuel est celui qui produit des crises.
Les observateurs estiment que pour changer le système de gouvernement actuel, il est seulement possible de procéder à un dialogue national dans lequel les parties s’accordent sur les priorités de la phase suivante, et dans lequel les différends sont résolus pour garantir la continuité de l’État qui traverse déjà une crise économique et sociale étouffante.
par: Arab Observer