La crise humanitaire à l’intérieur de la bande de Gaza s’aggrave
Le bureau des médias du gouvernement de la bande de Gaza a mis en garde dimanche, contre le retour de la famine dans l’enclave assiégée, suite à la fermeture des points de passage vers la bande par Israël et à l’interdiction de l’entrée de l’aide humanitaire.
Le bureau des médias a déclaré dans un communiqué ce qui suit: La crise humanitaire à l’intérieur de la bande de Gaza s’aggrave. L’occupation continue d’occuper le passage de Rafah et de le fermer interdisant ainsi les camions des aides d’entrée via le passage de Karam Abu Salem.
Et de poursuivre: Nous confirmons que les efforts de secours de notre peuple sont faibles et qu’ils demeurent en deçà du minimum requis face à la catastrophe humanitaire qui ravage la région.
Le spectre de la famine menace à nouveau la Bande de Gaza et la crise de la sécurité alimentaire y est exacerbée notamment avec le déplacement de dizaines de milliers de citoyens de la ville de Rafah, en raison de l’invasion menée par l’armée d’occupation, a ajouté la même source.
Le communiqué indique que seuls 100 camions sont entrés par le quai maritime -établi par les États-Unis- depuis le début de ses travaux, il y a une semaine.
Par ailleurs, quelque 214 camions sont entrés la semaine dernière dans les gouvernorats de Gaza à partir d’un point -établi par l’armée israélienne- à l’ouest de Beit Lahia, dont 109 chargés de farine pour les boulangeries et les habitants, et seulement 6 camions chargés de médicaments, selon la même source.
Le bureau des médias de Gaza a appelé, de ce fait, au retrait des forces de l’occupation israélienne du passage de Rafah, notant que les passages terrestres sont les plus efficaces pour acheminer l’aide à la bande de Gaza, réduire la crise de la sécurité alimentaire et prévenir la famine qui menace toutes les régions de l’enclave assiégée.
Et d’appeler également la communauté internationale à faire pression sur l’occupation pour qu’elle fasse entrer des convois d’aide par voie terrestre et via les ports connus tels que Rafah et Karam Abu Salem, et à rouvrir les passages d’Al-Mintar, Al-Shuja’iya et Beit Hanoun.
La population du nord de la bande de Gaza, qui compte environ 700 000 personnes, souffre d’une pénurie de nourriture et de légumes, en raison de la fermeture continue des postes frontières par Israël et du manque de camions entrant dans le nord, de sorte que le spectre de la famine refait surface, selon les responsables locaux et les organisations internationales.
Au cours de ces derniers mois, les restrictions israéliennes ont conduit à une famine, en raison du blocus strict imposé par Israël sur les produits alimentaires, l’eau, les médicaments et le carburant, provoquant ainsi la mort de beaucoup d’enfants et de personnes âgées.
Le 7 mai, Israël a pris le contrôle du côté palestinien en plus du poste frontière de Rafah, ce qui a entraîné la suspension du flux d’aide vers la bande de Gaza, ainsi que le voyage des blessés et des malades à l’étranger pour y recevoir les soins nécessaires.
Vendredi, des responsables des secours et des experts de la santé ont mis en garde contre une famine dans la bande de Gaza, au cours du mois de mai, à moins qu’Israël ne lève les restrictions sur l’aide, que les combats ne s’arrêtent et que les services vitaux ne reviennent, selon ce qu’a rapporté The New York Times.
D’après le journal américain, les responsables ont déclaré ce qui suit: On s’attend à une famine à Gaza à moins que les services vitaux tels que les soins de santé et l’eau potable, qui doivent être mis en place pour lutter contre la malnutrition, ne soient plus rétablis.
Et d’expliquer que la faim s’aggrave à Gaza alors que l’attaque israélienne sur Rafah, la ville la plus au sud de la bande de Gaza, se poursuit.
Nous n’avons jamais vu une situation pareille auparavant et nulle part dans le monde, a déclaré le président-directeur général de l’organisation américaine « Save the Children », Janti Soeripto.
Vendredi également, le président de la Cour internationale de Justice (CIJ), Nawaf Salam, a ordonné à Israël de cesser ses opérations militaires et toutes les actions qui engendrent des conditions de vie susceptibles de conduire à l’éradication immédiate des Palestiniens de Rafah.
C’est ce qui ressort d’une séance annonçant le texte de l’arrêt de la CIJ, concernant la demande de l’Afrique du Sud d’émettre un ordre pour mettre fin à la guerre israélienne dans la bande de Gaza.
La décision comprend trois points : Israël doit arréter ses opérations militaires à Rafah, maintenir l’ouverture du passage-frontière de Rafah pour faciliter l’entrée de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza et soumettre un rapport au tribunal dans un délai d’un mois sur les démarches qu’il entreprendra, a ajouté le président de la CIJ.