La démission de ministre de l’Intérieur turc est refusée par Erdogan
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a refusé dimanche la démission de son ministre de l’Intérieur qui voulait assumer la responsabilité du fiasco de soudaines mesures de confinement visant à enrayer l’épidémie de nouveau coronavirus. Süleyman Soylu avait dit assurer « l’entière responsabilité de la mise en œuvre de cette mesure ».
« La démission de notre ministre de l’Intérieur n’a pas été acceptée. Il va continuer de remplir sa fonction », a déclaré la présidence turque dans un communiqué. Le ministre, Süleyman Soylu, avait essuyé de vives critiques après l’annonce au dernier moment d’un confinement de 48 heures.
Cette annonce au dernier moment a provoqué la ruée de milliers de Turcs paniqués dans les commerces pour y faire des provisions, au mépris des règles de distanciation sociale.
La queue vendredi soir dans les commerces à l’annonce d’un confinement pour le week-end.
De nombreux opposants et internautes ont critiqué le gouvernement pour la manière dont ce confinement a été mis en œuvre, accusant les autorités d’avoir mis en danger la vie de milliers de personnes.
Le maire d’opposition d’Istanbul, Ekrem Imamoglu, a indiqué ne pas avoir été prévenu à l’avance. S’exprimant après les scènes de chaos vendredi soir, Süleyman Soylu avait souligné que le confinement avait été mis en place dans le cadre des « instructions de notre président ».
Après la panique initiale, la mesure, qui a pris fin dimanche à minuit a globalement été respectée. Un silence inédit a ainsi régné pendant le week-end à Istanbul, ville tentaculaire de 16 millions d’habitants.
Le confinement a été mis en place alors que l’épidémie de Covid-19 s’est accélérée en Turquie ces derniers jours. Près de 57 000 personnes ont été infectées et environ 1 200 personnes sont mortes, selon le dernier bilan officiel publié dimanche par le ministère de la Santé.
Dans le communiqué par lequel il présentait sa démission, Süleyman Soylu a défendu le confinement, une « mesure prise de bonne foi, visant à ralentir autant que possible la propagation de l’épidémie ». « Les scènes qui se sont produites n’ont pas rendu justice à la gestion impeccable de l’épidémie », a-t-il regretté.
par: Arab Observer