La famine menace 20 millions de personnes au Soudan
« Plus de 20,3 millions de personnes, soit plus de 42 % de la population du pays », l’un des plus pauvres au monde, font face « à une insécurité alimentaire aiguë ». C’est le cri d’alarme lancé, mercredi 2 août, par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
Après trois mois et demi de guerre sanglante au Soudan, près de 4 millions de personnes cherchent à fuir. Plus de 20 millions d’habitants, sur les 48 millions que compte le pays, font face à une situation de crise alimentaire, selon l’ONU.
Le nombre de personnes ayant fui à l’étranger les combats au Soudan avoisine lui les 930 000, tandis que celui des déplacés dans le pays dépasse les 3 millions, selon un dernier bilan de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Pour la FAO, les déplacements causés par la guerre opposant l’armée soudanaise, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), du général Mohamed Hamdane Daglo, contribuent à aggraver l’insécurité alimentaire.
La guerre a détruit les infrastructures, mis le secteur agricole au pas alors qu’avant la guerre, un Soudanais sur trois souffrait déjà de la faim. Aujourd’hui plus de la moitié des Soudanais ont besoin d’aide humanitaire pour survivre, les ONG et l’ONU disent être privées d’accès.
Selon la FAO, « 6,3 millions de Soudanais sont déjà en situation d’urgence (phase 4) de la classification sur la sécurité alimentaire (CIP) de l’ONU tandis que la phase 5, la plus élevée, correspond à la situation de famine.
Au Darfour-Ouest, où les violences sont les plus intenses et où des civils sont ciblés pour leur appartenance ethnique, « plus de la moitié de la population souffre de faim aiguë », d’après l’agence onusienne. À Khartoum, les combats continuent à rythmer le quotidien des plusieurs millions d’habitants enfermés chez eux, soumis à de sévères pénuries d’eau, de nourriture et d’électricité par une chaleur étouffante.
Le groupe paramilitaire a de nouveau accusé, mercredi, l’armée de « conspirer » avec l’ancien régime.
L’armée « camoufle » les activités des officiels du Congrès national, dont certains se sont échappés de prison dans les premières semaines du conflit pour « se ré-emparer du pouvoir », dénoncent les FSR.