La France demande à Ankara de clarifier ses actions déstabilisatrices

Paris a renvoyé hier à Ankara son ambassadeur en Turquie pour obtenir des « clarifications », une semaine après l’avoir rappelé à la suite de nouvelles attaques du président turc Recep Tayyip Erdogan contre la France et Emmanuel Macron, a annoncé le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian.

Après l’assassinat en France, par un Russe tchétchène radicalisé, d’un enseignant qui avait montré des caricatures de Mahomet en classe dans un cours sur la liberté d’expression, « la Turquie alors a fait le choix délibéré d’instrumentaliser cet attentat et de lancer une campagne de propagande haineuse et calomnieuse contre nous », a souligné M. Le Drian .

Ainsi, a-t-il annoncé, « nous avons demandé à notre ambassadeur de retourner à Ankara demain et de poursuivre avec les autorités turques cette demande de clarification et d’explication », au sujet des « déclarations outrancières récentes » mais aussi sur l' »action déstabilisatrice d’Ankara depuis maintenant plusieurs mois à la fois en Libye, à la fois en Méditerranée orientale, à la fois dans la région du Haut Karabakh », a affirmé le chef de la diplomatie française.

La Turquie joue un rôle déstabilisateur avec son intervention directe avec les armes et les milices en Libye et le conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan dans le Haut-Karabakh, en plus de son agression et de l’exploration pétrolière et gazière dans les eaux territoriales de Chypre et de la Grèce dans le but de piller les richesses de la Méditerranée.

« Tout cela nécessite des clarifications fortes que l’UE elle-même a demandées (…) On ne peut pas rester à la fois dans les malentendus mais aussi les déclarations outrancières et la tentation islamo-nationaliste que développe le président Edrogan d’autant plus que normalement il est réputé être notre allié » au sein de l’OTAN, a-t-il insisté.

M. Le Drian s’exprimait quelques heures après la diffusion d’un entretien du président Emmanuel Macron, qui a tenté d’apaiser la colère montant contre la France dans le monde musulman en assurant comprendre que des musulmans puissent être « choqués » par les caricatures de Mahomet, tout en dénonçant les « manipulations » et « la violence ».

Interrogé sur ses relations tendues avec le président turc, Emmanuel Macron a déclaré souhaiter que les « choses s’apaisent » mais qu’il fallait que « le président turc respecte la France, respecte l’Union européenne, respecte ses valeurs, ne dise pas de mensonges et ne profère pas d’insultes ».

par: Arab Observer

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