La fraternité de Tunisie utilise le Front du Salut national pour échapper à toute responsabilité

Les autorités tunisiennes ont confirmé qu’elles avançaient sur la voie de l’ouverture de dossiers de terrorisme et de corruption, qui se termineront par l’emprisonnement des membres et des dirigeants des Frères qui y sont impliqués, tandis que la fraternité et leurs alliés, le Front de salut national, se sont empressés de répandre des rumeurs et allégations sur la campagne d’arrestations lancée par les autorités contre des dirigeants de la fraternité impliqués dans des délits de corruption financière et administrative, en plus des dossiers d’assassinats et de déportation.

Au lieu d’essayer de pousser des arguments juridiques pour acquitter les personnes impliquées, le Front du salut a pris le chemin d’un sit-in ouvert, qu’il a entamé lundi, pour exiger la libération des personnes arrêtées dans l’affaire de complot contre la sûreté de l’État.

Le Front de salut national, mouvement tunisien d’opposition, a annoncé ce lundi un sit-in ouvert au siège du parti Harak Tounes Al Irada dans la capitale Tunis, « jusqu’à ce que la justice révèle les charges retenues contre les membres emprisonnés du Front ».

C’est ce qui ressort d’une conférence de presse tenue par le chef du Front, Ahmed Nejib Chebbi, au siège du parti tunisien Harak Tounes Al Irada dans la capitale Tunis, pour exiger des éclaircissements sur le motif pour lequel ses membres ont été arrêtés et « amener les autorités à reconnaître le caractère politique des arrestations ».

La campagne d’arrestations entamée en Tunisie depuis le 11 février dernier, contre notamment des politiciens, des professionnels des médias, des activistes, des juges et des hommes d’affaires, dont les membres du Front de salut national, Chaïma Issa, Jaouhar Ben Mbarek et Ridha Belhaj.

Si le président Kaïs Saïed dément le fait que les arrestations soient motivées par des raisons politiques, il accuse cependant certaines des personnes arrêtées de « comploter contre la sécurité de l’État et d’être à l’origine des crises de la distribution des marchandises et de la hausse des prix ».

Ahmed Nejib Chebbi a déclaré que « le Front de salut national a décidé d’entamer un sit-in ouvert dans ce siège afin que, premièrement, un porte-parole du tribunal de Tunis sorte pour expliquer au public quels actes criminels ont légitimé les arrestations de personnalités politiques ».

Le Front de salut national a été créé le 31 mai 2022, et réunit 6 partis, à savoir Ennahdha, Au cœur de la Tunisie, la Coalition al-Karama (Dignité), le Harak Tounes Al Irada, le parti Al Amal, le parti Action et l’Accomplissement, en plus de la campagne Citoyens Contre le coup d’État.

Chebbi a ajouté : « Nous n’attendrons pas 14 mois (le délai accordé par la loi au juge d’instruction pour décider du sort de l’affaire) pour statuer sur le dossier, et les détenus sont privés de leurs familles et leurs fonds sont gelés sans possibilité d’en disposer ».

« Le deuxième objectif du sit-in est que les autorités reconnaissent le statut des détenus en tant que prisonniers politiques », a-t-il ajouté.

Le chef du Front a expliqué que « selon la définition internationale, un prisonnier politique est une personne qui est arrêtée pour ses idées et ses activités politiques pacifiques, et se distingue, de ce fait, d’un prisonnier de droit commun ».

D’autre part, Chebbi a déclaré que le sit-in aura lieu avec la participation de dix membres dirigeants du Front de salut national, et qu’il est ouvert à d’autres formes de lutte et participera à des mouvements de terrain, sans fournir de plus amples détails.

par: Arab Observer

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