La Grèce demandera à l’UE d’imposer des sanctions à la Turquie

Le porte-parole du gouvernement grec, Stelios Petsas, a déclaré dans une interview aux médias qu’Ankara serait passible de sanctions dans le contexte de l’affaire Sainte-Sophie, affirmant

qu’Erdogan « avait fait une erreur historique ».
Il a poursuivi: « La Grèce condamne cette mesure et fera tout ce qui est en son pouvoir pour que cette mesure ait des répercussions sur le régime turc ».

Le porte-parole a souligné que « toutes les options sont sur la table », expliquant que le discours ne porte pas seulement sur les sanctions de l’Union européenne, mais aussi par des organisations internationales telles que « l’Unesco ».
La décision de la Turquie de transformer en mosquée l’ex-basilique Sainte-Sophie, un haut lieu de l’orthodoxie, est vécue comme une « provocation » en Grèce et risque de tendre davantage les relations entre Ankara et Athènes, soulignent les responsables grecs et les analystes.

« Cette nouvelle provocation de la Turquie, qui s’adresse non seulement à la Grèce mais aussi à l’Occident, alourdit encore plus le climat entre Athènes et Ankara », affirme Konstantinos Filis, le directeur de l’Institut grec des relations internationales.
Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a condamné « avec la plus grande fermeté » la décision turque.

Outre « son impact dans les relations géeco-turques », ce choix « affecte les relations d’Ankara avec l’Union Européenne (UE), l’Unesco, et la communauté mondiale », a-t-il fustigé.
Lina Mendoni, la ministre grecque de la Culture, a qualifié la décision turque de « provocation envers le monde civilisé ».

Le Conseil d’Etat, la plus haute juridiction administrative turque, a révoqué vendredi une mesure de 1934 conférant à Sainte-Sophie le statut de musée. Peu après, le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé que l’ex-basilique byzantine serait ouverte aux prières musulmanes en tant que mosquée le vendredi 24 juillet.

L’annonce a provoqué un tollé international de Washington à Paris en passant par le Vatican, mais surtout des pays orthodoxes comme la Grèce et la Russie.
Pour Konstantinos Filis, cette décision « comprend « un double message », adressé à l’intérieur de la Turquie où le président fait face à une baisse de popularité, mais aussi à l’Occident car la Turquie se veut maître du jeu dans la région de la Méditerranée et au Moyen-Orient.

Konstantinos Filis rappelle « l’agressivité de la Turquie depuis un an dans la région: ses tentatives d’exploiter les ressources énergétiques dans le Sud-Est de la Méditerranée, suivies de son invasion du Nord de la Syrie et récemment en Irak, ou encore son ingérence dans le conflit en Libye ».

Pays voisins et tous deux membres de l’Otan, la Grèce et la Turquie ont historiquement des relations tendues, aggravées ces dernières années par la question migratoire.

par: Arab Observer

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