La Jordanie interdit les activités des Frères musulmans et ferme leurs bureaux

La Jordanie a interdit toutes les activités des Frères musulmans et fermé leurs bureaux dans le royaume, a annoncé le ministre de l’Intérieur Mazen al-Faraya, accusant ce mouvement islamiste de déstabiliser la Jordanie et se doter d’armes.
Cette décision marque la fin d’un partenariat historique, vieux de plusieurs décennies, entre la monarchie et le mouvement islamiste. Le ministère de l’Intérieur a ordonné la fermeture immédiate des locaux de l’organisation, la confiscation de ses avoirs et l’arrestation de plusieurs de ses membres. L’accusation de complot contre l’État donne à cette décision une gravité particulière et soulève de multiples questions sur la stabilité du royaume, ses fragilités internes, mais aussi sur les influences extérieures qui alimentent les tensions.
Cette décision intervient après l’annonce mi-avril par les autorités de l’arrestation de 16 personnes, dont des membres des Frères musulmans, soupçonnées de plans visant à nuire à la sécurité nationale, à semer le chaos et à commettre des actes de sabotage en Jordanie. Il a été décidé d’interdire toutes les activités des soi-disant Frères musulmans et de considérer toute activité (de leur part) comme une violation des dispositions de la loi, a déclaré le ministre. Tous les bureaux utilisés par le mouvement seront fermés, a-t-il ajouté.
Les membres de cette confrérie opèrent dans l’ombre et se livrent à des activités susceptibles de porter atteinte à la stabilité et à la sécurité, du pays, a-t-il dénoncé. Selon le ministre, les autorités ont découvert des explosifs et des armes circulant entre différentes villes jordaniennes, stockés dans des quartiers résidentiels, ainsi que des opérations de fabrication et de dissimulation de roquettes en périphérie de la capitale.
Il a également évoqué des activités d’entraînement et de recrutement menées tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. Les Frères musulmans avaient poursuivi leurs activités en Jordanie malgré la décision de la plus haute juridiction du pays, en 2020, de dissoudre le groupe, les autorités fermant les yeux sur leurs activités. L’aile politique du groupe, le Front d’action islamique, est devenue le premier parti au Parlement jordanien, remportant 31 des 138 sièges lors des élections de septembre.