La junte au Niger dénonce une menace d’intervention imminente
La junte au Niger, qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum, a dénoncé une menace « d’intervention militaire imminente à Niamey » de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), avant un sommet extraordinaire de cette organisation dimanche à Abuja.
Selon un communiqué lu par un membre de la junte, Amadou Abdramane, à la télévision nationale, l’objectif de cette rencontre est la validation d’un plan d’agression contre le Niger, à travers une intervention militaire imminente à Niamey en collaboration avec les pays africains non membres de l’organisation et certains pays occidentaux ».
« Nous rappellerons une fois de plus à la Cédéao ou tout autre aventurier notre ferme détermination à défendre notre patrie« , a-t-il ajouté. La Cédéao, à laquelle appartient le Niger, se réunit dimanche en « sommet spécial » à Abuja pour évaluer la situation, avec de probables sanctions à la clé. Les putschistes avaient déjà mis en garde sur « les conséquences qui découleront de toute intervention militaire étrangère », évoquant « l’attitude belliqueuse » d’ « anciens dignitaires terrés dans des chancelleries en collaboration avec ces dernières ».
Une manifestation de soutien à la junte a lieu dimanche matin à Niamey, qui reste relativement calme, malgré l’interdiction par les putschistes de se rassembler. Des centaines de personnes marchent, brandissant des drapeaux russes, en direction de l’Assemblée nationale.
Le président déchu Mohamed Bazoum, élu en 2021, entame sa cinquième journée séquestré dans sa résidence privée au palais présidentiel par sa garde rapprochée, dont le chef, le général Abdourahamane Tiani, est le président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), la junte.
Après le Mali et le Burkina Faso, le Niger, jusqu’alors allié des pays occidentaux, devient le troisième pays du Sahel, miné par les attaques de groupes liés à l’Etat islamique et à Al-Qaïda, à connaître un coup d’Etat depuis 2020.