La ministre tunisienne de la justice créé une commission spéciale de suivre le dossier de l’assassinat de Belaïd et Brahmi

En soutien au processus de responsabilisation et de révélation de la vérité sur l’assassinat de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, la ministre tunisienne de la Justice, Leila Jaffel, a décidé, lundi 6 février 2023, de créer un comité spécial qui travaillera sous sa supervision directe et dont la mission est de suivre le dossier de ces deux assassinats.

Le ministère tunisien de la Justice a annoncé la mise en place d’une commission chargée d’une étude approfondie sur les dossiers d’enquête et poursuites sur les assassinats en 2013 de deux opposants de gauche, qui avaient provoqué une grave crise politique en Tunisie.

La ministre de la Justice Leila Jaffal a décidé « en soutien au processus de la justice et pour révéler la vérité, la formation d’une commission spéciale pour suivre le dossier de l’assassinat des deux martyrs », selon un communiqué officiel.

La ministre a aussi « autorisé une inspection judiciaire et administrative approfondie » de ces dossiers épineux et largement instrumentalisés, « pour assurer le suivi du bon déroulement des procédures (…) et de leur cheminement procédural ».

Dix ans après les meurtres de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, qui s’opposaient à la politique du parti d’inspiration islamiste Ennahdha, alors dominant au Parlement et au gouvernement, la justice tunisienne n’a toujours pas vraiment fait la lumière sur ces dossiers.

Figure de l’opposition, Chokri Belaïd, un avocat de 48 ans, avait été tué par balles devant chez lui, le 6 février 2013.

L’assassinat du député Mohamed Brahmi six mois mois plus tard avait forcé Ennahdha à céder le pouvoir à un gouvernement de technocrates, juste après l’adoption d’une nouvelle Constitution.

Des « terroristes » avaient revendiqué l’assassinat de M. Belaïd ainsi que celui de Mohamed Brahmi.

Les familles et la défense des deux opposants tués accusent régulièrement des partis politiques et certains juges de faire obstacle à la recherche de la vérité pour protéger les coupables.

Les proches de Chokri Belaïd pointent du doigt Ennahdha, qu’ils accusent de s’être au moins montré « indulgent » envers le discours extrémiste violent qui s’était développé à l’époque.

En juin 2022, le président tunisien Kais Saied a ordonné la révocation de dizaines de magistrats dont certains sont soupçonnés, selon lui, d’avoir entravé l’enquête sur les deux assassinats.

par: Arab Observer

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