La normalisation soudanaise avec Israël est partie de l’air
Un avion privé israélien a survolé le Soudan pour la première fois, a annoncé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu saluant un exemple du réchauffement des liens avec des Etats qui étaient historiquement hostiles à Israël.
Les pays arabes ont historiquement fait du règlement du conflit israélo-palestinien la condition d’une normalisation avec Israël. Parmi les pays arabes, Israël n’entretient de relations diplomatiques qu’avec l’Egypte et la Jordanie avec qui il a conclu des traités de paix. Mais M.Netanyahu ne cesse de proclamer que les nouvelles réalités régionales, à commencer selon lui par l’expansion de l’influence iranienne, créent une convergence d’intérêts avec les pays arabes, notamment ceux du Golfe.
Lors d’une rencontre non annoncée et historique début février en Ouganda, le Premier ministre israélien a évoqué avec le dirigeant soudanais, Abdel Fattah al-Burhane, une « normalisation » des relations avec le Soudan, pays majoritairement arabe et musulman.
« Le premier avion israélien est passé hier au-dessus du Soudan. C’est tout un changement », a déclaré dimanche soir M. Netanyahu lors d’une réunion avec des juifs américains à Jérusalem, sans donner plus de détail sur ce vol.
Le quotidien israélien Haaretz, citant un responsable du gouvernement sous le couvert de l’anonymat, a affirmé qu’il s’agissait « d’un jet privé » et non pas d’un vol de la compagnie nationale El Al.
M. Netanyahu a affirmé à ce propos que les signes visibles d’un dégel dans les relations avec le Soudan et d’autres pays musulmans n’étaient que la pointe de l' »iceberg » diplomatique. « Ce que vous voyez est environ 10%. De grands changements sont à venir », a-t-il assuré.
Après la rencontre Netanyahu/Burhane, le gouvernement soudanais a affirmé que le chef du Conseil souverain soudanais n’avait pas promis au Premier ministre israélien de « normaliser les relations » entre leurs pays. Ce Conseil, au pouvoir au Soudan, est chargé de superviser la transition du pays vers un régime civil. Il a été mis en place après la destitution du président Omar el-Bachir en avril 2019 par l’armée sous la pression d’un mouvement de contestation sans précédent.
Le Soudan tente de convaincre Washington, grand allié d’Israël, de l’enlever de sa liste des pays soutenant le terrorisme, dans l’espoir de faire revenir les investisseurs et sortir de la grave crise économique dans laquelle il est plongé.