La police pakistanaise attaque une manifestation de partisans d’Imran Khan
L’ancien Premier ministre pakistanais Imran Khan a pris mercredi la tête d’un cortège de plusieurs milliers de ses partisans en direction d’Islamabad, des échauffourées éclatant par endroits avec la police pakistanaise chargée par le gouvernement de les empêcher d’atteindre la capitale.
Aucun obstacle ne peut nous arrêter, nous renverserons toutes les barrières et atteindrons (…) Islamabad, a déclaré M. Khan depuis le toit d’un camion, après avoir pris la tête du convoi principal qui comprenait plus de 20.000 personnes en fin de journée.
Peu auparavant, il avait atterri dans son hélicoptère personnel sur une autoroute au milieu de ses partisans en voiture ou à pied agitant des drapeaux aux couleurs rouge et vert du PTI, près de Mardan, à une centaine de kilomètres au nord-ouest d’Islamabad.
La police pakistanaise avait dès le début de la matinée verrouillé l’accès à la capitale, placée sous haute surveillance. Elle avait aussi bloqué toutes les routes principales y menant, depuis les grandes villes les plus proches: Peshawar, Lahore, et Multan.
A Lahore et en divers autres endroits, la police a eu recours aux gaz lacrymogènes pour faire fuir des manifestants qui tentaient d’enlever les barrages routiers afin de se joindre au mouvement.
La plupart des partisans du PTI ont été empêchés de quitter Lahore, où la situation est ensuite redevenue calme, selon un communiqué de la police.
En fin d’après-midi, la police pakistanaise a aussi utilisé des lacrymogènes pour disperser quelques 150 personnes rassemblées dans le centre de la capitale.
Mais cela n’a pas semblé entamer la détermination des militants du PTI. « Nous obéirons à Khan quoi qu’il dise. S’il nous demande de rester une nuit, nous resterons une nuit, s’il nous demande de rester un an, nous y sommes prêts », a déclaré Nasir Khan, un opticien, à Attock, où les manifestants sont parvenus à dégager un pont stratégique bloqué par des conteneurs après des heurts avec la police.
Le gouvernement de coalition du Premier ministre Shehbaz Sharif s’était dit mardi déterminé à empêcher la tenue d’un événement qui ne viserait qu’à « diviser la nation et propager le chaos ».
« Personne ne devrait être autorisé à assiéger la capitale et dicter ses conditions », avait justifié le ministre de l’Intérieur, Rana Sanaullah.
En début de soirée, la Cour suprême a ordonné la libération des personnes arrêtées les 24 dernières heures, et demandé au gouvernement et à l’opposition de négocier la tenue d’un rassemblement pacifique et sécurisé dans la capitale.
Au total, 1.700 personnes ont été arrêtées depuis que la police a commencé à perquisitionner des maisons de partisans du PTI dans la nuit de lundi à mardi, a précisé mercredi le ministre de l’Intérieur.
Renversé le 10 avril par une motion de censure, M. Khan s’efforce depuis, avec son parti, le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI, Mouvement du Pakistan pour la justice), de faire pression sur la fragile coalition au pouvoir, en organisant de vastes rassemblements dans tout le pays.
Imran Khan avait appelé à une « longue marche » vers Islamabad à partir de mercredi, assurant que ses partisans ne quitteraient pas les rues tant que le nouveau gouvernement n’aurait pas accepté de convoquer immédiatement des élections législatives. La date limite pour la tenue de ce scrutin est fixée à octobre 2023.
par: Arab Observer