La police tunisienne arrête Abir Moussi
La police tunisienne a arrêté mardi Abir Moussi, une opposante de premier plan au président Kaïs Saïed, alors qu’elle se trouvait devant l’entrée du palais présidentiel dans la capitale Tunis, ont déclaré son avocat et un conseiller.
Elle avait indiqué dans une vidéo publiée plus tôt dans la journée qu’elle se rendait dans un bureau du palais présidentiel pour déposer un appel lié à des élections locales devant se dérouler à la fin de l’année – une démarche nécessaire pour formuler un appel devant le tribunal administratif, a-t-elle dit.
« Ce qui s’est produit est un enlèvement devant la présidence. Elle est détenue au commissariat », a déclaré Nafaa Laribi, l’avocat d’Abir Moussi.
Toutefois, la présidente du PDL n’a pas pu déposer les documents en question, puisque le bureau d’ordre avait refusé de les réceptionner et lui fournir une décharge. Cette décision lui a été notifiée par un agent sécuritaire.
Abir Moussi a appelé à ce qu’un responsable du bureau d’ordre lui notifie, en personne, cette décision de refus, bien qu’elle soit dans son droit en tant que citoyenne tunisienne. Dans ce contexte, elle a considéré qu’il s’agit d’une décision politique prise dans le but de l’empêcher de déposer sa plainte dans les délais.
Cheffe de file du Parti destourien libre (PDL), Abir Moussi est une partisane du président défunt Zine El Abidine ben Ali, renversé par la rue en 2011.
Des dizaines de partisans d’Abir Moussi en colère se sont rendues devant le commissariat de La Goulette, scandant des chants anti-Saïed, alors qu’un important dispositif policier était en place autour du bâtiment.
Autour du poste de police, les sympathisants du parti s’étaient rassemblés, en colère, et ont scandé des slogans hostiles au régime. Vers 20 heures, Abir Moussi a été sortie du poste entourée d’un imposant dispositif sécuritaire et emmenée vers son lieu de détention.
Elu à la présidence en 2019, Kaïs Saïed a depuis dissout le Parlement et gouverne par décret, des agissements dénoncés par l’opposition comme un coup d’Etat. L’ancien professeur de droit nie les accusations et présente sa démarche comme nécessaire pour sortir le pays du chaos.