La police tunisienne interpelle trois responsables d’Ennahdha

La police tunisienne a interpellé trois responsables du parti islamiste modéré Ennahdha mardi matin 18 avril, quelques heures après avoir arrêté le dirigeant historique du mouvement Rached Ghannouchi, un des plus virulents critiques de la dérive autoritaire du président Kaïs Saïed, ont déclaré une avocate et des membres d’Ennahdha.

Les trois responsables – Mohamed Goumani, Belkacem Hassan et Mohamed Chnaiba – ont été arrêtés pendant une descente de police au siège d’Ennahdha, où se déroule une perquisition qui devrait durer plusieurs jours, a déclaré à Reuters l’avocate Monia Bouali.

La police a interdit tout rassemblement au siège du parti islamiste mais aussi au quartier général du Front de salut national, la principale coalition d’opposition.

Les autorités tunisiennes ont multiplié les arrestations d’opposants depuis le début de l’année, enfermant de plus en plus le régime de Kaïs Saïed dans une logique répressive, après la suspension du Parlement en 2021 et l’adoption d’une Constitution accordant les quasi pleins pouvoirs au chef de l’Etat.

Un responsable du ministère de l’Intérieur a déclaré que Rached Ghannouchi (81 ans) avait été arrêté dans le cadre d’une enquête sur des déclarations « inflammatoires ». Les avocats du dirigeant islamiste ont dit ne pas savoir précisément ce qui lui était reproché. Le chef de file du parti Ennahdha a été arrêté après une perquisition à son domicile lundi soir.

Les avocats du dirigeant islamiste ont dit ne pas savoir précisément ce qui lui était reproché. « La Tunisie sans Ennahdha, sans islam politique, sans gauche ou sans autre forme d’opposition, est un projet de guerre civile », a déclaré Rached Ghannouchi samedi lors d’un meeting, en imputant implicitement cette intention à Kaïs Saïed.

Dans une déclaration publiée lundi soir, le mouvement Ennahdha a appelé à libération immédiate de son président. le parti dénonce une grave escalade et appelle à cesser toutes les poursuites engagées contre les opposants politiques.

Le président d’Ennahdha, Rached Ghannouchi, avait affirmé ce week-end, lors d’une rencontre organisée par le Front de salut à Tunis, que la Tunisie serait menacée d’une “guerre civile” si l’islam politique y était éliminé.

“Toute tentative d’éliminer une des composantes politiques ne peut mener qu’à la guerre civile (…) Il est inconcevable d’imaginer la société tunisienne sans Ennahdha, sans islam politique et sans gauche…” a-t-il dit, qualifiant les mesures prises par le président de la République le 25 juillet 2021 de “coup d’Etat contre la démocratie”.

par: Arab Observer

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