La Russie se rapproche de la fermeture du gaz en Europe
La Russie se rapproche de la fermeture du gaz en Europe alors que l’Allemagne rejette les allégations selon lesquelles elle ne peut honorer les contrats.
L’entreprise publique majoritairement russe Gazprom (MCX:GAZP) a indiqué lundi qu’en raison de circonstances imprévisibles, elle n’est pas en mesure d’honorer les contrats de gaz avec l’Europe.
La société allemande Uniper (ETR:UN01) a confirmé à CNBC que Gazprom avait invoqué la « force majeure » pour ses approvisionnements. On parle de force majeure lorsque des circonstances imprévisibles empêchent une partie de remplir ses obligations contractuelles, ce qui l’exonère en théorie de toute sanction. RWE (BIT:RWE), une autre société énergétique allemande, a également reconnu avoir reçu un avis de force majeure de Gazprom.
Cela fait des mois que les livraisons de gaz russes sont instables. Depuis l’invasion russe de l’Ukraine fin février. Mais l’envoi en réparation au Canada d’une turbine du gazoduc Nordstream 1 a aggravé les problèmes. Les sanctions empêchent le retour de la pièce directement en Russie, d’où part le gaz.
La tension entre la Russie et l’Europe est à son comble depuis que Nord Stream 1, un gazoduc essentiel reliant la Russie à l’Allemagne, a été fermé au début du mois pour ce qui a été présenté comme des « travaux de maintenance ». De nombreux experts ont alors douté que les flux soient totalement rétablis après la fin des travaux le 21 juillet.
« Nous rappelons l’importance de la reprise de l’approvisionnement de l’Europe en gaz russe, non seulement en termes de prix, mais aussi en termes de croissance, étant donné qu’en cas de coupure de gaz, les réserves européennes de gaz ne pourraient pas être portées à l’objectif de 80% début novembre pour faire face à l’hiver (on estime qu’elles resteraient à 65-74%) », explique Renta 4 Banco (BME:RTA4).
L’Europe contemple cette débâcle avec inquiétude. Sa dépendance à l’égard du gaz russe fait craindre pour l’hiver prochain. Alors, il existe deux pistes de sauvetage, toutes deux insuffisantes : réduire sa consommation et stocker dès maintenant, et puis aller chercher ailleurs du gaz, plus loin que la Russie, en Norvège, en Algérie, en Azerbaidjan ou dans le Golfe. Tout cela pendant que l’Europe suffoque ou est la proie des incendies…
« La Commission européenne élabore un plan d’urgence dans le but de réduire la demande de gaz ( » Save Gas for a Safe Winter « ), et qu’en cas de coupure du gaz russe, l’impact sur le PIB serait limité (-0,4%). Sans mesures d’économie d’énergie, en cas d’hiver normal, elle estime un impact sur le PIB de -0,6%/-1%, et si l’hiver est rude, l’impact sur le PIB pourrait atteindre -1,5%. De son côté, Gazprom a invoqué la « force majeure » pour couper le gaz à trois grands clients européens, signe qu’il entend maintenir des approvisionnements limités et rendre difficile la reconstitution des réserves ».
Les prix du gaz en Europe ont grimpé de 600% en raison de la baisse des flux en provenance de Russie.
par: Arab Observer