La Suède et la Finlande démentent les allégations d’Erdogan sur l’extradition des personnes recherchées vers la Turquie

La Suède et la Finlande ont nié les allégations du président turc Recep Tayyip Erdogan lors du récent sommet de l’OTAN à Madrid, selon lesquelles les deux pays se sont engagés à extrader les personnes recherchées vers la Turquie, et ont clairement indiqué dans deux annonces distinctes que cette affaire est soumise à leurs lois et est terminée selon ce que la justice juge approprié.

Les deux positions émises par les deux pays sont considérées comme un démenti public des déclarations d’Erdogan sur les promesses de Stockholm et d’Helsinki d’extrader les personnes recherchées vers la Turquie.

Le ministère finlandais de la Justice a de son côté précisé n’avoir « pas reçu de nouvelles demandes d’extraditions de la Turquie ces derniers jours ».

La Première ministre suédoise Magdalena Andersson a pour sa part promis mercredi « de coopérer plus étroitement avec la Turquie concernant les listes des (combattants) du PKK ».

« Mais nous continuerons bien sûr de respecter la loi suédoise et le droit international », ajoutait-elle dans un message posté sur Instagram.

Le président Erdogan a évoqué une « promesse faite par la Suède » concernant l’extradition de « 73 terroristes ». « Ils les renverront, ils l’ont promis. Cela figure dans des documents écrits. Ils tiendront leur promesse », a-t-il ajouté sans plus de détail.

Stockholm a réagi jeudi soir en rappelant que ses décisions en matière d’extradition étaient soumises à une justice « indépendante ».

« En Suède, la loi suédoise s’applique avec des tribunaux indépendants », a affirmé le ministre de la Justice, Morgan Johansson, dans une déclaration écrite transmise à l’AFP.

« Des personnes non-suédoises peuvent être extradées à la demande d’autres pays, mais seulement si c’est compatible avec la loi suédoise et la Convention européenne sur les extraditions », a-t-il insisté.

Recep Tayyip Erdogan n’a pas donné de précisions jeudi sur les 73 personnes visées, mais Ankara réclame depuis plusieurs années l’extradition de militants kurdes ou proches du mouvement guléniste exilés en Suède.

Le chef de l’Etat turc a également appelé la Finlande et la Suède à « compléter leurs lois » concernant la présence sur leur sol de membres du PKK et des YPG, qui opèrent aux frontières de la Turquie dans le nord de l’Irak et de la Syrie.

Mardi soir, les gouvernements turcs, suédois et finlandais ont signé un mémorandum d’accord ouvrant l’accès des deux nations nordiques à l’Alliance atlantique.

Jeudi, le président turc s’est exprimé pour la première fois depuis cette signature surprise. Et il a posé ses conditions.

« S’ils remplissent leur devoir, nous soumettrons (le mémorandum) au parlement » en vue de son adoption. « S’ils ne le font pas, il est hors de question pour nous de l’envoyer au parlement… », a-t-il prévenu.

Un haut diplomate turc à Washington a assuré que le processus d’adoption pourrait intervenir au plus tôt fin septembre et pourrait attendre jusqu’en 2023, le parlement d’Ankara entrant en vacances à partir de vendredi.

« Ce qui importe, c’est que les promesses données à la Turquie soient tenues », a-t-il insisté.

par: Arab Observer

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