La Turquie a perdu quatre soldats abattus par des tirs du régime syrien
Au lendemain de l’entrée des renforts turcs dans la province d’Idleb, la Turquie affirme avoir perdu quatre soldats, abattus par des tirs du régime syrien. En riposte, l’armée turque a tué « entre 30 et 35 » soldats syriens, a annoncé Recep Tayyip Erdogan.
La Turquie a tué, lundi 3 février, plusieurs soldats du régime syrien en réponse à un bombardement d’artillerie qui a fait quatre morts côté turc dans la région d’Idleb, a affirmé le président Recep Tayyip Erdogan, appelant Moscou à ne pas « entraver » la riposte d’Ankara.
Selon le chef d’État, « entre 30 et 35 » soldats syrien ont été tués lors de la riposte turque. L’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), une ONG, a de son côté fait état de six soldats syriens tués.
« Quatre de nos frères d’armes sont tombés en martyrs et neuf ont été blessés, dont un grièvement, par des tirs d’artillerie nourris des forces du régime », avait déclaré un peu plus tôt le ministère turc de la Défense dans un communiqué, ajoutant que l’armée avait répliqué et « détruit plusieurs cibles ».
La Turquie a déployé des militaires dans 12 postes d’observation dans la région d’Idleb dans le cadre d’un accord conclu avec la Russie visant à faire cesser les violences dans ce dernier bastion dominé par des jihadistes et des rebelles en Syrie.
Mais les forces du régime de Bachar al-Assad, appuyées par Moscou, ont intensifié depuis plusieurs semaines leur offensive dans cette province, multipliant les bombardements meurtriers.
Ankara, qui appuie des groupes rebelles syriens, a haussé le ton ces derniers jours, allant jusqu’à critiquer la Russie avec laquelle la Turquie coopère pourtant étroitement en Syrie.
Selon les médias turcs, Ankara a déployé des renforts dans ses postes d’observation ces derniers jours. Dimanche, des renforts et des blindés avaient été dépêchés par Ankara en Syrie pour renforcer les positions turques, ont rapporté un correspondant sur place et l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
Le bombardement meurtrier contre les forces turques lundi risque de provoquer une escalade des tensions. Les chocs directs entre l’armée turque et les forces du régime syrien ont été rares depuis le début du conflit qui ravage la Syrie depuis 2011.
En 2016, Ankara avait mis en cause le régime de Damas après la mort de quatre soldats turcs dans un bombardement aérien dans la région d’Al-Bab (nord). La Russie avait réfuté toute implication de ses forces ou de celles du régime.