La Turquie accepte l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Otan
La Turquie a levé son veto à l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Otan. Une décision prise après plusieurs heures de négociations lors du sommet de l’Alliance qui se tient actuellement à Madrid, en Espagne, et surtout quelques compromis.
Le dernier obstacle à la candidature d’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Otan est désormais levé. La Turquie a donné son accord, ce mardi, pour l’intégration des deux pays dans l’Alliance atlantique, lors du sommet de l’Organisation qui se tient à Madrid jusqu’à jeudi.
L’entrée de la Suède et la Finlande dans l’Otan pourrait s’accélérer ce mercredi, après l’accord trouvé hier avec la Turquie.
« Nous allons dire clairement », a déclaré ce mercredi Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’Alliance atlantique, « que la Russie représente une menace directe pour notre sécurité ». Le sommet de Madrid, où les membres de l’Otan sont actuellement réunis pour réviser la feuille de route de l’Alliance – pour la première fois depuis 2010 – est « historique ». Surtout à l’heure où l’Otan vit « sa crise sécuritaire la plus sérieuse depuis la Seconde guerre mondiale », a-t-il insisté.
Quelques jours après la tenue du G7 en Allemagne, se tient ce mercredi un autre sommet d’importance. A Madrid, plus de 40 chefs d’Etat et de gouvernement sont réunis pour discuter de l’avenir de l’Otan, dans un contexte où les demandes d’adhésion se multiplient en réaction à l’invasion russe en Ukraine. La veille, à l’ouverture de cette réunion prévue de longue date, le secrétaire général de l’Alliance atlantique Jens Stoltenberg a parlé de « sommet pivot » pour qualifier ce rendez-vous sur terre espagnole. Invité à participer aux échanges, le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’exprimera à deux reprises en visioconférence. La journée pourrait être historique à bien des égards.
La journée de mercredi doit être l’occasion pour l’Otan d’adopter son nouveau « concept stratégique », la première révision de sa feuille de route depuis 2010. Elle devrait donc revoir ses objectifs chiffrés tant sur la taille des forces de l’Otan que sur ses missions. Ce sommet sera également l’occasion de lancer le processus d’adhésion de la Finlande et de la Suède, qui ont choisi de rejoindre l’Otan en réaction à l’offensive lancée par la Russie en Ukraine le 24 février, rompant avec une longue tradition de neutralité.
Les demandes d’adhésion de la Suède et de la Finlande, formulées mi-mai en conséquence de la guerre en Ukraine, étaient bloquées depuis le début par le refus d’Ankara. La Turquie accusait notamment les deux Etats d’abriter des militants du PKK, le parti des travailleurs du Kurdistan, qu’elle classe comme terroriste et contre qui elle se bat. Cette levée du veto est donc conditionnée à la coopération de Stockholm et d’Helsinki dans la lutte contre l’organisation.
Jens Stoltenberg s’est ému de l’aboutissement de ces discussions en évoquant « un succès historique ». Joe Biden a quant à lui « félicité la Turquie, la Finlande et la Suède » pour la signature de cet accord.
Désormais, les 30 Etats membres de l’Otan vont pouvoir officiellement “inviter” les deux pays à rejoindre l’Alliance. Mais le processus devrait prendre encore plusieurs mois avant que leur entrée formelle ne soit ratifiée à l’unanimité.
par: Arab Observer