Les Etats-Unis demandent à la Turquie et à la Russie à retirer immédiatement leurs forces de Libye
Les Etats-Unis ont demandé jeudi à la Turquie et à la Russie de commencer immédiatement le retrait de leurs forces de Libye, incluant militaires et mercenaires, dans une déclaration ferme de la nouvelle administration démocrate de Joe Biden qui tranche avec la politique précédente du républicain Donald Trump.
Nous demandons à toutes les parties extérieures, incluant la Russie, la Turquie, de respecter la souveraineté libyenne et de cesser immédiatement toutes les interventions militaires en Libye, a insisté Richard Mills lors d’une visioconférence du Conseil de sécurité consacrée à ce pays.
«Conformément à l’accord de cessez-le-feu d’octobre, nous demandons à la Turquie et à la Russie d’entamer immédiatement le retrait de leurs forces du pays et le retrait des mercenaires étrangers et des substituts militaires, qu’ils ont recrutés, financés, déployés et soutenus en Libye», a déclaré l’ambassadeur américain par intérim à l’ONU, Richard Mills.
Cette prise de position claire tranche avec le flou qui a entouré ces dernières années la politique américaine à l’égard de la Libye, liée aussi, selon des diplomates, à un désengagement de Washington dans la région. Donald Trump avait ainsi semblé à un moment soutenir l’homme fort de l’est libyen, le maréchal Khalifa Haftar, aux dépens du Gouvernement d’union nationale (GNA), reconnu par l’ONU et basé à Tripoli.
Lors de la visioconférence du Conseil de sécurité, une très grande majorité de ses membres, dont l’Inde, le Royaume-Uni, la France ou la Chine a aussi demandé le retrait des troupes étrangères et mercenaires de Libye et le respect de l’embargo sur les armes imposé au pays depuis 2011.
Selon l’ONU, l’embargo sur les armes imposé à la Libye continue d’être violé aujourd’hui, avec des arrivées qui se poursuivent d’avions-cargos au profit des belligérants. En dépit de ces violations, l’accord de cessez-le-feu est toujours observé, a indiqué jeudi au Conseil de sécurité l’émissaire par intérim de l’ONU, Stéphanie Williams.
L’ambassadeur russe auprès de l’ONU, Vassily Nebenzia, n’a pas évoqué lors de son allocution la présence des forces étrangères dans ce pays, il s’est borné à souligner que la Russie «a toujours prôné le règlement pacifique de la crise libyenne par des moyens politiques et diplomatiques».
Des discussions politiques doivent reprendre dans les jours prochains à Genève sous l’égide de l’ONU entre les parties libyennes qui se sont engagées à tenir des élections le 24 décembre et ont demandé un soutien à l’ONU pour ces scrutins.
par: Arab Observer