La Turquie ,le pays le plus emprisonné pour les journalistes
150 000 suspendus, plus de 77 000 détenus dans l'attente de leur procès
Un record du monde de plus de 120 journalistes est toujours emprisonné en Turquie et la situation des médias dans le pays ne s’est pas améliorée depuis la fin de l’état d’urgence de deux ans depuis l’an dernier, a annoncé mardi l’Institut international de la presse (IPI). La Turquie a déclaré l’état d’urgence peu après une tentative de coup d’Etat infructueuse en 2016.
Pendant deux ans de l’urgence, la Turquie a limogé ou suspendu 150 000 juges, professeurs d’université, officiers militaires, responsables gouvernementaux et autres personnes soupçonnées de soutenir un religieux turc résidant aux États-Unis, que Ankara a accusé d’être derrière la tentative de coup d’État et Plus de 77 000 personnes en détention attendent toujours leurs procès .
Depuis la tentative de coup d’État, des centaines de journalistes ont fait l’objet de procès, principalement sur des accusations liées au terrorisme, a annoncé l’Institut international de la presse dans un nouveau rapport, en notant que le nombre de journalistes deténus diminuait aprés avoir depassé 160.
« Derrière ces chiffres se cache l’histoire de violations flagrantes des droits fondamentaux et des dizaines de journalistes sont détenus pendant des mois et parfois des années en procès sur les accusations les plus graves liées au terrorisme présumé et, dans de nombreux cas, sans accusations formelles », a déclaré l’institut dans son rapport.
Le rapport ajoute que les journalistes sont emprisonnés « à la suite d’une campagne prolongée et politiquement motivée contre les médias », notant que la Turquie est « le pays le plus incontesté (monde) des journalistes » depuis près de 10 ans.
L’institut a déclaré qu’un grand nombre d’affaires avaient été portées depuis la tentative de coup d’Etat devant la justice turque qui n’avait pas été en mesure de les traiter correctement, parce qu’ un tiers des juges ont été démis de leurs fonctions parce qu’ils étaient soupçonnés d’avoir été liés à la tentative de coup d’État.
Ankara a déclaré que les arrestations, les licenciements et les suspensions étaient des mesures nécessaires pour protéger la sécurité nationale dans la mesure où la Turquie est confrontée aux attaques de militants kurdes et d’extrême gauche.
Les critiques disent que le président Recep Tayyip Erdogan a utilisé la tentative de coup d’Etat comme prétexte pour réprimer la dissidence et renforcer son emprise sur le pouvoir, une accusation démentie par Ankara.