L’aéroport de Kaboul sera-t-il la tête de pont d’Erdogan en Afghanistan?
Les soldats d’Erdogan vont-ils revenir en Afghanistan? S’ils ont quitté Kaboul le 25 août dernier, les Turcs négocient avec les talibans la prise en charge du centre névralgique du pays, l’aéroport de la capitale (l’aéroport de Kaboul). Un témoignage de l’influence régionale d’Ankara pour Didier Billion, spécialiste de la Turquie.
Le 28 août dernier, Recep Tayyip Erdogan proclamait: «L’Afghanistan a une place particulière dans l’histoire turque.» Les mots du Président turc jouent plus sur le registre de la communication politique qu’ils n’évoquent une réalité historique.
Cela dit, son intervention affirme la volonté de peser dans la reconstruction du pays en guerre. En effet, depuis le départ des forces armées et des contractors américains, le trafic aérien afghan et la gestion de l’aéroport de Kaboul sont à l’arrêt faute de compétence parmi les talibans.
Si ces derniers ont manifesté leur intérêt pour une aide qui serait la bienvenue, aucun accord officiel n’a encore été trouvé. La question de la présence de militaires turcs reste en suspens.
Mais comment expliquer cette future entente turco-talibane, alors qu’Ankara était au centre du projet de l’Otan en Afghanistan depuis deux décennies?
Directeur adjoint de l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS), Didier Billion répond aux questions de Lignes Rouges dans un nouvel entretien. Ce spécialiste de la Turquie y explique notamment que l’influence d’Ankara en Afghanistan sonne le glas des espérances occidentales d’imposer leurs vues au reste du monde.
Par Louis Doutrebente