L’Algérie refuse toute intervention étrangère en Libye
L’Algérie hausse le ton et refuse toute intervention étrangère en Libye. En effet, le ministre des affaires étrangères Sabri Boukadoum a envoyé un message clair au président turc Recep Tayyip Erdogan dans une déclaration devant la presse ce jeudi 2 janvier. Le diplomate algérien a réaffirmé le refus de l’Algérie de la présence de forces étrangères sur le sol libyen.
Ainsi, après une longue période de tergiversations, le ministère des affaires étrangères a réagi clairement aux menaces d’intervention turque en Libye. Sabri Boukadoum a affirmé que « l’Algérie va présenter des initiatives concrètes pour une sortie de crise dans les jours à venir ». Il a précisé que « la solution ne peut être envisagée que dans le cadre d’un dialogue inter-libyen et que l’Algérie favorise une solution pacifique à cette crise ».
Sabri Boukadoum ajoute que « l’Algérie n’accepte aucune présence étrangère sur le sol du pays voisin et cela quelque soit le pays qui veut intervenir ». Il a conclu que « la langue de l’artillerie ne peut être la solution. Cette dernière réside dans un dialogue sérieux entre les belligérants avec l’aide des pays voisins, notamment l’Algérie ».
Le ministre des affaires étrangères ferme ainsi la parenthèse de l’initiative libyenne qui veut constituer un front pour intervenir sur le sol libyen. Une intervention qui a fait l’objet d’une visite éclair du président turc en Tunisie la semaine dernière.
Il faut rappeler que la Libye vit une situation chaotique depuis la chute de Mouammar El Gueddafi en 2011. Le pays s’est balkanisé en laissant planer une menace réelle sur tous les pays de la région. Notamment l’Algérie qui passe par une période d’incertitude politique depuis plus de dix mois. La démarche turque qui vise à déployer des troupes sur le sol libyen internationalise la crise de fait et met l’Algérie devant le fait accompli.