L’Arabie Saoudite et la Russie continuent de réduire leur production de pétrole
L’Arabie saoudite et la Russie ont annoncé la prolongation de leur réduction de production de pétrole jusqu’à la fin de l’année de respectivement un million et 300 000 barils par jour. Des décisions qui ont fait atteindre aux cours du baril de Brent et de WTI son plus haut niveau depuis novembre 2022 mardi 5 septembre.
L’Arabie Saoudite va continuer de réduire sa production de pétrole d’un million de barils par jour (bpj) pour « trois mois supplémentaires », d’octobre à décembre 2023, maintenant sa stratégie visant à soutenir les cours du brut, a annoncé mardi le ministère de l’Energie.
Dans la foulée, la Russie a également annoncé le maintien de la réduction de ses exportations de pétrole de 300.000 barils par jour jusqu’à la fin de l’année. Cette mesure « vise à renforcer les mesures de précaution prises par les pays de l’Opep+ pour maintenir la stabilité et l’équilibre des marchés pétroliers », a assuré M. Novak, en charge de l’Énergie au sein du gouvernement russe, dans son communiqué.
Cela faisait plus de neuf mois que les cours du pétrole n’avaient pas été si élevés. En fin de journée, mardi 5 septembre, le prix du baril de Brent pour novembre atteignait près de 90,04 dollars, dépassant ainsi la barre symbolique des 90 dollars pour la première fois depuis mi-novembre 2022, alors que la crise énergétique faisait rage. Le cours de clôture du West Texas Intermediate américain, lui, pour octobre, s’est établi à 86,69 dollars, un record également depuis près de dix mois.
L’abaissement de production de l’Arabie saoudite était entré en application au mois de juillet. «Réduire l’offre pétrolière mondiale permet aux pays Opep+ de prévenir une chute des prix, et il semble qu’ils ont voulu aller vite car les crises financières ont une dimension psychologique», expliquait alors à L’Usine Nouvelle Francis Perrin, chercheur associé à l’Institut français des relations internationales. La décision saoudienne sera «réexaminée tous les mois», indique le communiqué, tandis que le royaume devrait produire environ 9 millions de bpj en octobre, novembre et décembre. «Cette réduction volontaire supplémentaire renforce les efforts préventifs déployés par les pays de l’OPEP+ dans le but de soutenir la stabilité et l’équilibre des marchés pétroliers», conclut le ministère de l’Energie saoudien.
Plusieurs membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Arabie saoudite, Irak, Emirats arabes unis, Koweït, Kazakhstan, Oman, Algérie et Gabon) avaient annoncé en avril une baisse de production de 1,16 million de barils au total, soit une diminution de 3,5% de la production mondiale. Cela avait fait remonter le cours du pétrole pendant quelques semaines.