Trump menace de déployer l’armée pour contrôler les rues

Le président américain a affirmé lundi que si les gouverneurs et les maires ne prenaient pas les mesures nécessaires pour contrôler les manifestations réclamant justice pour l’Afro-Américain George Floyd, alors il enverrait l’armée. Il s’est ensuite rendu dans une église juste en face de la Maison Blanche après avoir fait évacuer les protestataires qui lui bloquaient la route.

Le camp républicain réclamait depuis plusieurs jours que le président s’adresse à la nation, après une semaine de manifestations et d’émeutes contre les violences policières et le racisme aux États-Unis. Lundi 1er juin, Donald Trump s’est exécuté. Et c’est un discours très ferme qu’il a livré depuis la Maison Blanche.

Qualifiant d' »actes de terreur » les attaques contre la police lors de la fronde réclamant justice pour George Floyd, un Afro-Américain asphyxié lundi dernier sous le genou d’un policier de Minneapolis, le chef de l’État a menacé de déployer l’armée pour « dominer » les rues.

« Les maires et les gouverneurs doivent établir une présence massive des forces de l’ordre jusqu’à ce que les violences soient endiguées », a-t-il ordonné. « Si une ville ou un État refuse de prendre les mesures qui sont nécessaires pour défendre la vie et les biens de leurs habitants, alors j’enverrai l’armée américaine et résoudrai rapidement le problème pour eux », a déclaré Donald Trump. Il a par ailleurs annoncé qu’il déployait des milliers de soldats à Washington.

Prenant tout le monde de court, le président s’est ensuite rendu, à pied, dans une église épiscopale située juste en face de la Maison Blanche. Lui qui s’était réfugié dans un bunker vendredi, selon la presse américaine, a voulu se montrer au grand jour cette fois.

Le choix du lieu est symbolique, puisque la veille, la St. John’s Episcopal Church, parfois surnommée « l’église des présidents », avait été ciblée par un incendie, finalement sans dégâts importants. Lundi, dans un geste d’ouverture, des membres de l’église distribuaient « de l’eau et des prières gratuites » aux manifestants.

Quelques minutes avant le début du couvre-feu prévu à 19 h à Washington, et alors que Donald Trump continuait son discours télévisé, les manifestants de la Maison Blanche, jusqu’ici pacifiques, ont été évacués à coup de gaz lacrymogène et de balles en caoutchouc. Objectif : libérer le passage à Donald Trump et son équipe. Sous les flashs des photographes, une Bible à la main, le président a alors prononcé quelques mots devant l’église. « Nous avons un grand pays », a-t-il notamment dit.

La responsable du diocèse épiscopal à Washington, qui supervise la St. John’s Episcopal Church, s’est dit « outrée ». Mariann Budde a affirmé au Washington Post ne pas avoir été prévenue à l’avance de l’arrivée du président et n’a pas apprécié de voir son église « utilisée ». Voir Donald Trump la Bible à la main l’a mise en colère : « Tout ce qu’il a dit et fait vise à accentuer la violence. »

La manœuvre a aussi révolté bon nombre de commentateurs démocrates à Washington. Ils ont dénoncé une « opération de communication » qui non seulement met en danger la sécurité publique immédiate mais jette de l’huile sur le feu, alors que la tension est déjà à son maximum à travers le pays.

« Il utilise l’armée américaine contre les Américains. Il envoie du gaz lacrymogène contre des manifestants pacifiques et tire des balles en caoutchouc. Pour une photo », a tweeté son opposant démocrate à la présidentielle, Joe Biden.
Des dizaines de villes ont instauré des couvre-feux, du jamais-vu depuis l’assassinat de Martin Luther King Jr. en 1968. La Garde nationale a été déployée dans 23 États et à Washington.

par: Arab Observer

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