Biden: L’armée birmane doit renoncer au pouvoir

«L’armée birmane doit renoncer au pouvoir dont elle s’est emparée, libérer les défenseurs et militants qu’elle a arrêtés, lever les restrictions sur les communications et s’abstenir de toute violence», a déclaré Joe Biden, le président des États-Unis. Quelques heures auparavant, la Maison-Blanche avait annoncé envisager des «sanctions ciblées» contre les militaires putschistes.

L’armée a mis brutalement fin lundi à la fragile transition démocratique du pays, instaurant l’état d’urgence pour un an et arrêtant Aung San Suu Kyi ainsi que d’autres responsables de son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND).

Quatre jours après le passage en force de militaires, les arrestations se poursuivent dans le pays. Win Htein, 79 ans, un vétéran de la Ligue nationale pour la démocratie (LND), le parti d’Aung San Suu Kyi, « a été interpellé au domicile de sa fille » à Rangoun vendredi à l’aube, a indiqué le porte-parole du mouvement.

Les événements en Birmanie restent au coeur de l’agenda international. Joe Biden a exhorté les généraux putschistes à « renoncer au pouvoir », son administration envisageant des « sanctions ciblées » contre certains militaires.

Mais l’ONU a adouci le ton. Le Conseil de sécurité a adopté une déclaration commune, exprimant sa « profonde préoccupation » et appelant à la libération des détenus, mais ce texte ne condamne finalement pas le coup d’Etat.

La Chine et la Russie se sont opposées à une telle formulation, selon des diplomates s’exprimant sous couvert d’anonymat. Pékin reste le principal soutien de la Birmanie aux Nations unies, où elle a contrecarré toute initiative contre l’armée lors de la crise des musulmans rohingyas.

Sur les réseaux sociaux, des avocats arboraient un ruban rouge, aux couleurs de la LND, et faisaient le salut à trois doigts, un geste de résistance adopté par les pro-démocrates à Hong Kong ou en Thaïlande. Des groupes appellant à la « désobéissance civile » se sont créés sur Facebook, porte d’entrée d’internet pour des millions de Birmans.

A Rangoun, des habitants ont klaxonné et tapé sur des seaux et des casseroles jeudi pour la troisième soirée consécutive. « On a l’habitude de faire un maximum de bruit pour chasser les mauvais esprits des maisons et des villages », ici les démons ceux sont les militaires, a relevé un activiste Thinzar Shunlei Yi.

Des professionnels de santé ont aussi pris part à la contestation, refusant de se rendre au travail, tandis que des députés ont tenu une session symbolique pour dénoncer la prise de contrôle du parlement.

En réponse, l’armée birmane a ordonné aux fournisseurs d’internet du pays de bloquer l’accès à la plate-forme. Ses services étaient toujours perturbés vendredi. En conséquence, beaucoup sont passés sur Twitter, les hastags #HearthevoiceofMyanmar, #RespectOurVotes ont été utilisés des millions de fois, notamment par plusieurs célébrités birmanes.

Mais le putsch a aussi ses supporters. Plusieurs centaines se sont réunis jeudi à Naypyidaw, la capitale. « On ne veut plus des traîtres nationaux vendus à des pays étrangers », pouvait-on lire sur des pancartes.

par: Arab Observer

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