L’armée éthiopienne bloque la route menant à la frontière soudanaise

L’armée éthiopienne a bloqué une des principales routes menant au Soudan, empêchant des Ethiopiens fuyant la guerre au Tigré de rejoindre le pays voisin, selon des réfugiés parvenus jeudi 26 novembre au poste-frontière de Lugdi, dans l’est du Soudan.

La région du Tigré, dans la nord de l’Ethiopie, est le théâtre d’âpres combats depuis que le Premier ministre Abiy Ahmed y a lancé une opération militaire le 4 novembre, accusant les responsables du Front de libération du peuple du Tigré de chercher à déstabiliser le gouvernement fédéral et d’avoir attaqué deux bases militaires éthiopiennes dans la région, ce que nient les autorités tigréennes.

« L’armée éthiopienne a coupé la route menant à la frontière soudanaise au niveau de la localité de Humera (20 km de la frontière) et ceux qui cherchent à gagner le Soudan doivent éviter la route principale et passer à travers les champs sans se faire voir par les soldats », a expliqué à l’AFP Tesfai Burhano, qui venait d’arriver à Lugdi.

Selon le HCR, 42 651 réfugiés sont arrivés au Soudan depuis le début du conflit meurtrier au Tigré, dont 70 % via Hamdayit, dans la province soudanaise de Kassala, le reste via celle de Gedaref.

Le nombre d’arrivées de réfugiés éthiopiens au Soudan a nettement baissé depuis une semaine, selon les chiffres du Haut commissariat pour les réfugiés (HCR). Mercredi, l’agence onusienne recensait 718 arrivées, contre 3813 le 21 novembre. Un responsable soudanais de la sécurité a confirmé cette baisse, sans donner d’explication.

Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a ordonné jeudi, à l’issue d’un ultimatum de 72 heures, le lancement de l’offensive finale contre les autorités dissidentes du Tigré, encerclées à Mekele, la capitale d’un demi-million d’habitants de cette région du Nord de l’Ethiopie.

L’armée a reçu l’ordre de « mener la (…) dernière phase » de l’offensive lancée le 4 novembre contre le TPLF – qui défiait son autorité depuis plusieurs mois -, indique le Premier ministre, promettant que « tout sera mis en oeuvre pour que la ville de Mekele (…) ne subisse pas de graves dégâts » et « pour protéger les civils ».

par: Arab Observer

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