L’armée éthiopienne contrôle des points essentiels de la région du Tigré
L’armée éthiopienne a affirmé samedi qu’elle contrôlerait dans « quelques jours » Mekele, la capitale de la région dissidente du Tigré (nord), où le gouvernement assure mener la dernière phase d’une opération militaire qui inquiète la communauté internationale.
L’armée fédérale a « capturé des points essentiels pour prendre le contrôle des forces de la junte du TPLF, et se dirige vers Mekele qui est déjà en état de siège », a affirmé samedi matin la radio-télévision Fana BC, affiliée au pouvoir.
L’armée éthiopienne déclare sur Fana BC contrôler plusieurs localités des environs, dont celle d’Agula, à moins de 40 km au nord de la capitale régionale, et annonce qu’elle « contrôlera Mekele dans quelques jours », sans préciser si des combats ont déjà lieu dans cette ville.
Trois semaines après le début des combats, le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a ordonné jeudi à l’armée de lancer une offensive sur Mekele, où sont retranchées les autorités tigréennes, issues du Front de libération du Peuple du Tigré (TPLF) et que combat Addis Abeba.
Plus de 48 heures après cette annonce, aucune information n’avait filtré sur le début éventuel de combats dans la capitale régionale, qui abritait avant le conflit quelque 500.000 habitants.
De leur côté, sur la télévision locale, les autorités tigréennes ont appelé vendredi leurs administrés à se battre, affirmant que l’armée fédérale bombardait leurs « villes et villages », en y « infligeant de lourds dégâts ».
Une source diplomatique a confirmé samedi à l’AFP que l’armée se trouvait vendredi soir à Agula, ajoutant que la situation n’était en revanche pas claire au sud de Mekele.
Vendredi soir, au moins une roquette tirée depuis le Tigré a ciblé la capitale de l’Erythrée, Asmara, ont indiqué à l’AFP quatre diplomates basés dans la Corne de l’Afrique. Elle serait selon l’un d’eux tombée « au sud d’Asmara ». D’éventuels victimes ou dégâts ne sont toujours pas connus.
Le TPLF, qui avait visé Asmara il y a dix jours avec des armes similaires, accusant l’Erythrée de servir de base à l’armée éthiopienne, n’a pas revendiqué ce tir.
Inquiète d’une propagation du conflit à l’échelle régionale, la communauté internationale alerte également sur de possibles « crimes de guerre » en Ethiopie et tente de faire pression sur M. Abiy pour qu’il accepte une médiation.
par: Arab Observer