L’armée israélienne intensifie ses bombardements sur la bande de Gaza
Au cours du 98e jour du conflit persistant entre Israël et le Hamas, l’armée israélienne a intensifié ses bombardements sur la bande de Gaza.
L’armée israélienne a ciblé, vendredi, des zones allant du centre au sud de la bande de Gaza. Les autorités à Gaza ont confirmé au moins 59 décès dans la nuit, à l’approche du triste jalon des 100 jours de ce conflit meurtrier opposant Israël au mouvement islamiste palestinien.
Selon le ministère de la Santé, « plus de 59 morts et des dizaines de blessés ont été admis dans les hôpitaux à la suite des attaques menées » au cours de la nuit « dans plusieurs secteurs ». L’armée israélienne a déclaré avoir tué « des dizaines de terroristes » à Khan Younès et Maghazi, dans le centre, y compris des officiers de l’unité Nukhba (« élite » en arabe). Une frappe aux drones aurait également eu lieu à Bureij, dans le centre.
Un officier de l’unité Nukhba, qui aurait participé au massacre du 7 octobre, a été signalé comme décédé à Khan Younès, selon les informations de l’armée israélienne. Sur place, à l’hôpital Najjer de Rafah, un jeune homme, ne dévoilant pas son nom, a montré des corps recouverts de bâches en plastique, appelant à l’attention sur le deuil qui touche les familles. « Les femmes sont veuves, les enfants orphelins. Est-ce que quelqu’un se préoccupe de nous ? Pourquoi tout le monde reste silencieux ? », s’est-il interrogé.
Un journaliste sur place a rapporté avoir entendu des tirs d’artillerie intenses entre Rafah, située à la pointe sud du territoire palestinien, et Khan Younès, la principale ville du sud. Cependant, la nuit de jeudi à vendredi a été marquée par un nombre moindre de frappes.
Le bilan humain depuis le début du conflit s’élève à 23 469 morts et près de 60 000 blessés dans la bande de Gaza, selon le dernier rapport du ministère de la Santé du Hamas publié jeudi. L’ONG Oxfam a dénoncé le taux de létalité de cette guerre, estimant qu’avec une moyenne de 250 morts par jour, il est « significativement supérieur » à celui de « n’importe quel autre conflit récent » tels que ceux en Syrie, au Soudan, en Irak, en Ukraine, en Afghanistan et au Yémen.
Oxfam a souligné que la situation humanitaire déjà catastrophique pour les 2,4 millions d’habitants de la bande de Gaza est encore exacerbée par la chute des températures. Le conflit, déclenché le 7 octobre par les attaques des commandos islamistes du Hamas, a coûté la vie à environ 1 140 personnes, principalement des civils, dans le sud d’Israël.