La libération de 120 recrues de l’armée nationale libyenne
Nouveau pas en Libye pour tourner la page d’une décennie de chaos, 120 recrues de l’armée nationale libyenne ont été relâchés mercredi sur fond de réconciliation nationale.
Membres de la Brigade 107 loyale au maréchal Haftar, ils avaient été capturés près de Zawiya par des combattants de cette ville au début de l’offensive avortée visant à s’emparer Tripoli.
Les détenus ont été libérés à l’issue d’une cérémonie organisée par les autorités de Zawiya, ville située à 45 kilomètres à l’ouest de Tripoli et dont les combattants avaient participé à la défense de la capitale dès avril 2019.
Un cessez-le-feu est observé depuis octobre et un nouveau gouvernement unifié vient d’être mis sur pied, à l’issue d’un processus chapeauté par l’ONU, pour gérer la transition jusqu’à des élections nationales en décembre.
La cérémonie de mercredi, signe de cette embellie politique, a été ponctuée par de longs discours centrés sur le thème de l’unité et de la réconciliation.
Abdallah Ellafi, vice-président du Conseil présidentiel, a ainsi appelé à « aller de l’avant pour reconstruire le pays » et a prôné la « réconciliation nationale ». « Nous ne devons pas transmettre la haine et la rancune à nos enfants », a-t-il insisté.
« C’est aujourd’hui que nous avons le plus besoin les uns des autres », a déclaré Moussa al-Koni, autre vice-président du Conseil présidentiel.
Entourée par d’importantes mesures de sécurité, la cérémonie de mercredi s’est déroulée au siège du club olympique de Zawiya, à l’initiative d’un groupe de dialogue local.
Des prisonniers de guerre, fidèles aux forces de l’homme fort de l’armée nationale libyenne khalifa Haftar, à leur libération par le nouveau gouvernement d’unité libyenne le 31 mars 2021 dans la ville portuaire de Zawiya.
Les recrues, vêtus de longues chemises et sarouels blancs, coiffe blanche sur la tête, ont ensuite pu retrouver sous les youyous leurs familles qui les attendaient sur place.
Les membres de la Brigade 107 sont originaires de l’ouest du pays, notamment de Sorman et Sabratha, respectivement à 60 et 70 km de la capitale. Certains étaient encore mineurs lorsqu’ils avaient été recrutés pour combattre aux côtés des forces pro-Haftar.
Pour Khaled el-Michri, président du Haut conseil d’Etat, la libération de ces recrues représente un événement « crucial » qui marque « un tournant positif dans la crise libyenne« .
En décembre 2020 et janvier 2021, les camps rivaux avaient procédé à un échange de plusieurs dizaines de prisonniers, conformément à l’accord de cessez-le-feu, facilité par une commission militaire conjointe composée de cinq membres de chaque camp.
par: Arab Observer