L’armée soudanaise suspend les négociations avec les FSR

L’armée soudanaise a suspendu mercredi 31 mai les négociations avec Forces de soutien rapide (FSR), menées sous l’égide des États-Unis et de l’Arabie saoudite pour permettre l’acheminement de l’aide humanitaire au Soudan, menacé de famine. Elle accuse les paramilitaires de ne pas respecter la trêve.

Dans le nord et dans le sud de la capitale, les bases des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo, sont sous le feu des canons de l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane, rapportent des habitants.

Un autre rapporte « des bombardements de l’artillerie de l’armée sur le QG des FSR à al-Salha, dans le sud de Khartoum ». Ce QG est le plus grand des paramilitaires dans la capitale et renferme une bonne part de leur arsenal.

« Il y a des tirs d’artillerie lourde depuis les bases de l’armée » dans la banlieue nord, affirme l’un d’eux, au 47e jour d’une guerre qui a déjà fait plus de 1.800 morts selon l’ONG ACLED.

Peu avant, à Jeddah, en Arabie saoudite, les émissaires du général al-Burhane avaient « suspendu les négociations » en cours depuis près d’un mois pour un cessez-le-feu censé ouvrir des passages aux civils et à l’aide humanitaire.

L’armée a pris cette décision « parce que les FSR n’ont jamais appliqué un des points de l’accord de trêve temporaire qui prévoit leur retrait des hôpitaux et des maisons », a expliqué un responsable gouvernemental soudanais.

Mercredi, le ministère de la Santé a annoncé la fermeture de neuf hôpitaux d’al-Jazira,l’Etat qui borde Khartoum au sud et accueille des dizaines de milliers de familles déplacées, « à cause de la présence des FSR autour qui menace les soignants et l’approvisionnement des établissements ».

Toujours aucun couloir n’a été dégagé pour permettre le passage de l’aide humanitaire, dont ont désormais besoin 25 des 45 millions de Soudanais selon l’ONU. Les rares cargaisons qui ont pu être acheminées ne couvrent pas les immenses besoins.

La situation devient chaque jour plus critique: le pays est au bord de la famine selon l’ONU et la saison des pluies approche avec sa cohorte d’épidémies.

Au total, plus d’un million et demi de personnes, principalement des Soudanais mais aussi des réfugiés au Soudan, ont été forcées de fuir.

Plus d’un million sont encore dans le pays mais 350.000 autres ont rejoint les pays voisins. La moitié sont arrivés en Egypte, en pleine crise économique, les autres au Tchad, au Soudan du Sud, en Centrafrique ou en Ethiopie.

par: Arab Observer

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