L’Arménie réclame une mission de l’ONU au Haut-Karabakh
L’Arménie a réclamé samedi à la tribune des Nations l’envoi «immédiat» au Nagorny Karabakh d’une «mission» de l’ONU pour surveiller la situation sur le terrain, tandis que l’Azerbaïdjan promettait que les Arméniens de la région sécessionniste seraient traités en «citoyens égaux».
Quelques heures plus tôt à la même tribune de l’Assemblée générale samedi, son homologue azerbaïdjanais a promis que les Arméniens majoritaires au Nagorny Karabakh seraient traités en tant que «citoyens égaux». «Je veux redire que l’Azerbaïdjan est déterminé à réintégrer les habitants arméniens de la région du Karabakh d’Azerbaïdjan comme des citoyens égaux», a déclaré Djeyhoun Baïramov. «La Constitution, la législation nationale d’Azerbaïdjan et les engagements internationaux que nous avons pris sont une base solide pour cet objectif» a-t-il ajouté.
«La communauté internationale devrait faire tous les efforts pour le déploiement immédiat d’une mission interagences de l’ONU au Nagorny Karabakh dans le but de surveiller et d’évaluer les droits humains et la situation humanitaire et sécuritaire sur le terrain», a déclaré le ministre arménien des Affaires étrangères Ararat Mirzoyan, répétant les accusations de «nettoyage ethnique» dans la région sécessionniste.
«Hélas, nous n’avons pas un partenaire pour la paix mais un pays qui déclare ouvertement que +la raison du plus fort est la meilleure+ et qui utilise la force constamment pour perturber le processus de paix», a-t-il ajouté, estimant que le calendrier de l’offensive éclair lancée en début de semaine par l’Azerbaïdjan n’était pas «accidentelle», en pleine Assemblée générale de l’ONU. «Le message est clair: vous pouvez parler de paix et nous pouvons partir en guerre, et vous ne pourrez rien changer», a souligné le ministre.
L’Azerbaïdjan a lancé en début de semaine une opération dans cette région sécessionniste en majorité peuplée d’Arméniens, remportant une victoire éclair. Les séparatistes arméniens ont accepté vendredi de rendre les armes. Cette enclave montagneuse, qui avait été rattachée en 1921 par le pouvoir soviétique au territoire azerbaïdjanais, avait été par le passé le théâtre de deux guerres entre les anciennes républiques soviétiques que sont l’Azerbaïdjan et l’Arménie: l’une de 1988 à 1994 (30’000 morts) et l’autre à l’automne 2020 (6500 morts). «Nous continuons à croire qu’il y a une occasion historique pour l’Azerbaïdjan et l’Arménie d’établir des relations de bon voisinage et de coexister côte à côte en paix», a déclaré Djeyhoun Baïramov.