L’attaque d’Aramco a été menée à l’aide d’armes iraniennes et n’a pas été lancée du Yémen
L’attaque d’installations pétrolières saoudiennes ce week-end a été menée à l’aide d’armes iraniennes et n’a pas été lancée du Yémen, selon les premiers éléments de l’enquête commniqués lundi par la coalition sous commandement saoudien.
Donald Trump avait menacé la veille de riposter à ces bombardements de drones qu’un membre de son administration a imputés à l’Iran, bien qu’ils aient été revendiqués par les rebelles yéménites houthis. Téhéran, qui soutient la milice chiite, a jugé les accusations américaines “inacceptables”.
“Les résultats préliminaires montrent que les armes sont iraniennes et nous travaillons actuellement à la détermination du lieu (…) L’attaque terroriste ne provenait pas du Yémen, comme l’a affirmé la milice houthie”, a déclaré le colonel Turki al Malki, porte-parole de la coalition, lors d’une conférence de presse à Ryad. Le lieu d’où les drones sont partis sera dévoilé lors d’un prochain point de presse a-t-il ajouté.
“Nous avons des raisons de croire que nous connaissons le coupable, nous sommes prêts à agir en fonction des vérifications, mais nous attendons du royaume de nous dire qui, selon eux, est à l’origine de cette attaque et de quelle manière nous allons procéder!”, écrit Donald Trump sur Twitter.
Répondant explicitement aux menaces américaines, la diplomatie russe a jugé lundi inacceptable d’évoquer des représailles et dénoncé une attitude “contreproductive” de nature à alimenter les tensions.
“Les propositions de représailles, tel qu’il semble qu’elles aient été évoquées à Washington, sont d’autant plus inacceptables”, dit le ministère russe des Affaires étrangères.
Quant à l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), elle évalue l’impact sur le marché pétrolier et juge prématuré de prendre la moindre initiative, a-t-on appris auprès du ministre de l’Energie des Emirats arabes unis (EAU) et d’autres sources.
Un haut responsable de l’administration américaine déclarait toutefois dimanche que l’ampleur et la précision des attaques étaient telles que les rebelles Houthis ne pouvaient pas en être les auteurs, suggérant une responsabilité de l’Iran.
Reconnaissant l’ampleur inédite des attaques, qui ont notamment visé le plus grand site mondial de transformation de brut, à Abkaïk, les autorités de Ryad n’ont avancé aucun délai avant la reprise de la production.
Aramco pourrait avoir besoin de “plusieurs mois” pour retrouver ses volumes normaux de production, a-t-on appris lundi auprès de deux sources proches du géant pétrolier saoudien, dont des installations ont été visées samedi par des attaques revendiquées par le mouvement yéménite houthi.