L’Azerbaïdjan lance une opération antiterroriste au Haut-Karabakh

L’Azerbaïdjan a lancé des « activités antiterroristes locales » dans la région séparatiste du Haut-Karabakh, peuplée majoritairement d’Arméniens, une opération qui pourrait ouvrir la voie à un nouveau conflit entre Bakou et Erevan.

Des tirs d’obus répétés étaient audibles sur des vidéos diffusées mardi sur les médias sociaux filmées à Stepanakert, la capitale du Karabakh, appelée Khankendi par l’Azerbaïdjan.

Dans un communiqué annonçant son opération, le ministère de la Défense de l’Azerbaïdjan a expliqué vouloir « réprimer les provocations de grande ampleur » et chasser du Haut-Karabakh ceux qu’il considère être des éléments militaires arméniens.

Il a précisé qu’il ne visait que des cibles militaires légitimes en utilisant ce qu’il a appelé des armes de haute précision, et non des civils ou des infrastructures civiles, dans le cadre d’une initiative visant à « restaurer l’ordre constitutionnel de la République d’Azerbaïdjan ».

Les civils sont libres de quitter la région par les couloirs humanitaires, dont l’un mène à l’Arménie, a-t-il ajouté.

Les forces arméniennes du Haut-Karabakh ont déclaré que les forces azerbaïdjanaises tentaient de percer leurs défenses après un bombardement intensif, mais qu’elles tenaient bon pour l’instant.

L’Arménie a condamné ce qu’elle a appelé « l’agression à grande échelle » de Bakou contre le peuple du Haut-Karabakh et a accusé l’Azerbaïdjan de bombarder des villes et des villages.

« Poussé par un sentiment d’impunité, l’Azerbaïdjan a ouvertement revendiqué la responsabilité de l’agression », a déclaré le ministère arménien des Affaires étrangères dans un communiqué.

L’Arménie, qui affirme ne pas avoir de forces armées au Haut-Karabakh, a indiqué que la situation sur sa propre frontière avec l’Azerbaïdjan était stable.

Erevan a appelé les membres du Conseil de sécurité des Nations unies à apporter leur aide et exhorté les forces russes de maintien de la paix à intervenir sur le terrain.

La Russie, qui a négocié un fragile cessez-le-feu après le conflit de 2020, a appelé toutes les parties à cesser le combat.

De son côté, la France a condamné « avec la plus grande fermeté » le lancement par l’Azerbaïdjan d’une opération militaire au Haut-Karabakh, « avec l’utilisation d’armements lourds, y compris contre des zones habitées ».

Paris a appelé l’Azerbaïdjan à cesser immédiatement son offensive et demandé la convocation d’urgence d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies.

Le Haut représentant de l’Union européenne pour les Affaires étrangères, Josep Borrell, a demandé dans un communiqué un retour au dialogue entre Bakou et les autorités arméniennes du Haut-Karabakh.

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