Lazzarini: Les appels à la fermeture de l’UNRWA visent la fin du statut de réfugié de millions de Palestiniens
Le commissaire général de l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a déclaré ce mercredi que les appels à la fermeture de l’organisation visent à mettre fin au statut de réfugié de millions de Palestiniens.
S’exprimant lors de la réunion du Conseil de sécurité de l’ONU sur la situation au Moyen-Orient, et la question palestinienne, Philippe Lazzarini a déclaré que l’UNRWA « est une force stabilisatrice à Gaza » et dans la région.
Lazzarini a souligné qu’une campagne insidieuse visant à mettre fin aux opérations de l’UNRWA est en cours, avec de graves implications pour la paix et la sécurité internationales.
La réunion du Conseil a débuté par une minute de silence en l’honneur des travailleurs humanitaires qui ont perdu la vie à Gaza, où Israël poursuit ses attaques depuis l’incursion transfrontalière du 7 octobre 2023 par le groupe palestinien Hamas.
Le chef de l’UNRWA a souligné qu’à Gaza, l’agence est l’épine dorsale de l’opération humanitaire, coordonnant et fournissant une aide vitale. Au-delà de Gaza, elle défend le développement humain des réfugiés de Palestine depuis des décennies dans toute la région.
Rappelant que le mandat de l’UNRWA est soutenu par une écrasante majorité d’États membres, Lazzarini a déclaré que l’agence est soumise à d’énormes pressions, elle fait face à une plainte visant à l’expulser des territoires palestiniens occupés.
Déclarant qu’au moins 178 membres du personnel de l’UNRWA ont été tués par les attaques israéliennes depuis octobre dernier, Lazzarini a exigé « une enquête indépendante et la poursuite des responsables du mépris flagrant au statut protégé des employés, des opérations et des installations humanitaires en vertu du droit international ».
Attirant l’attention sur la montée de la violence en Cisjordanie occupée, le chef de l’agence a déclaré que « l’espace opérationnel de l’UNRWA se rétrécit, avec des mesures arbitraires imposées par Israël pour restreindre la présence et la circulation des aides ».
Revenant sur l’enquête indépendante menée par l’ONU concernant les allégations selon lesquelles certains membres du personnel auraient été impliqués dans les attaques du Hamas, Lazzarini a déclaré que la suspension du financement par certains donateurs « a de graves implications opérationnelles et compromet la viabilité financière de l’agence ».
Il a réaffirmé l’engagement de l’UNRWA à mettre en œuvre les recommandations et à renforcer les garanties contre les violations de la neutralité.
« Les appels à la fermeture de l’UNRWA ne concernent pas le respect des principes humanitaires. Ces appels visent à mettre fin au statut de réfugié de millions de Palestiniens », a souligné Lazzarini.
Notant que « l’agence existe parce qu’il n’y a pas de solution politique », Lazzarini a déclaré que la fermeture de l’UNRWA aggraverait la crise à Gaza.
« À court terme, cela aggravera la crise humanitaire à Gaza et accélérera l’apparition de la famine. Sir le long terme, cela mettra en péril la transition du cessez-le-feu au ‘jour d’après’ en privant une population traumatisée de services essentiels », a-t-il alerté.
Lazzarini a averti que l’incapacité à fournir une éducation pourrait engendrer une génération au désespoir, alimentant la colère, le ressentiment et des cycles sans fin de violence, et a affirmé qu' »Une solution politique ne peut pas réussir dans un tel scénario ».
Soulignant le besoin d’impartialité, Lazzarini a noté que les deux parties souffrent et méritent un avenir pacifique et sûr.
« Je vous exhorte à contribuer à la réalisation de cet avenir grâce à une action multilatérale fondée sur des principes et à un véritable engagement en faveur de la paix », a-t-il déclaré.
Suite aux accusations israéliennes, plus d’une douzaine de pays, dont les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie, ont suspendu leurs financements à l’UNRWA, dans l’attente des résultats d’une enquête, mais plusieurs pays ont, cependant, repris leurs contributions à l’agence onusienne.