Le CCIF annonce la liquidation de ses activités en France
L’organisation musulmane Collectif contre l’islamophobie en France (le CCIF) a annoncé s’être auto-dissous et avoir redéployé ses activités à l’étranger, face à la menace de sa prochaine dissolution par le gouvernement français, rejetant en bloc des accusations « mensongères » de proximité avec l’islamisme.
Le conseil d’administration du CCIF en «a prononcé, le 29 octobre dernier, la dissolution volontaire». Ses seules actions en cours, indique-t-il, sont «liées à la procédure de liquidation» et ses actifs «ont été transférés à des associations partenaires qui se chargeront de prendre le relais de la lutte contre l’islamophobie à l’échelle européenne».
Dans un «communiqué final», l’association spécialisée dans l’aide juridique aux musulmans victimes de discriminations, dans le viseur des autorités qui l’accusent de propager l’islamisme radical, explique que désormais, elle «n’existe plus en tant que structure».
Le ministre de l’Intérieur avait accusé le CCIF d’être « officine islamiste œuvrant contre la République » au lendemain de l’assassinat de Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie décapité pour avoir montré des caricatures du prophète Mohammad à ses élèves. La semaine dernière, l’association avait reçu la notification de sa dissolution, et avait « huit jours pour faire valoir » ses observations.
Le CCIF avait annoncé sa décision d’«internationaliser» ses activités pour, expliquait-il, se protéger contre «toute tentative d’intimidation et de déstabilisation», et avoir «activé un plan d’ampleur permettant de déployer une large partie de [ses] activités à l’étranger». Ces dernières semaines, il s’était surtout employé à contre-argumenter face aux motifs invoqués par le ministère, basés selon lui sur des «éléments infondés, biaisés et mensongers».
« Concernant nos adhérents, nos partenaires, nos soutiens et les personnes qui suivent notre travail, il leur sera proposé de prendre attache avec nos associations partenaires, et s’ils le souhaitent, pourront suivre et soutenir la lutte contre l’islamophobie », conclut-il.
Depuis la décapitation de Samuel Paty par un jeune Tchétchène de 18 ans radicalisé, le gouvernement a dissout l’ONG humanitaire BarakaCity, accusée de « propager des idées prônant l’islam radical » et le Collectif Cheik Yassine, après la mise en cause de son président Abdelhakim Sefrioui, mis en examen pour « complicité d’attentat terroriste » dans l’affaire du professeur assassiné.
Le gouvernement a également ordonné la fermeture administrative pour six mois de la mosquée de Pantin, au motif qu’elle avait relayé une vidéo dénonçant le cours de Samuel Paty sur la liberté d’expression au cours duquel le professeur d’histoire avait montré des caricatures de Mahomet.
par: Arab Observer