Le chancelier allemand Olaf Scholz visite la Chine
Le chancelier allemand Olaf Scholz est le premier dirigeant de l’UE et du G7 à se rendre en Chine depuis le début de la pandémie. Il a été reçu ce vendredi dans la matinée au Palais du peuple à Pékin par le président Xi Jimping. Une visite qui suscite des critiques de ses partenaires européens et américains mais aussi dans son propre camp.
« Avec son voyage en Chine, le chancelier poursuit une politique étrangère qui conduit à la perte de confiance en l’Allemagne chez nos partenaires les plus proches », a lancé un député de l’opposition, Norbert Röttgen, déplorant « une démarche solitaire ». Et même au sein de la coalition gouvernementale, les avertissements sont de mise : la ministre des Affaires étrangères, l’écologiste Annalena Baerbock, a exhorté à « ne plus dépendre d’un pays qui ne partage pas nos valeurs », au risque de se rendre « politiquement vulnérables au chantage ».
Le chancelier allemand Olaf Scholz a rencontré à Pékin le président chinois Xi Jinping, malgré les critiques, en raison du contexte de défiance croissante de l’Occident face au régime chinois.
Pour faire taire la controverse, Olaf Scholz s’est dit conscient, dans une tribune publiée avant de s’envoler pour Pékin, que « la Chine d’aujourd’hui n’est plus la même qu’il y a cinq ou dix ans », citant notamment le récent congrès du Parti communiste chinois qui a cimenté le pouvoir du président Xi Jinping.
Et d’ajouter : « Si la Chine change, nos relations avec la Chine doivent changer aussi ». Il avait aussi promis d’aborder les sujets qui fâchent : la situation à Taïwan, la guerre en Ukraine alors que la Chine revendique sa « neutralité » est vue par les Occidentaux comme un soutien tacite au Kremlin mais aussi les droits de l’homme au Xinjiang (nord-ouest) et la situation des musulmans Ouïghours.
« Il est bon que nous puissions échanger ici sur toutes les questions, y compris celles pour lesquelles nous avons des points de vue différents », a lancé à son arrivée le chancelier en ajoutant : « C’est à cela que sert l’échange ». Reste que Pékin reste sur sa ligne. Mardi, un porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Zhao Lijian, a prévenu : « La partie chinoise est opposée à toute interférence dans nos affaires internes et tout dénigrement sous couvert de discussions sur les droits de l’homme ».
Face à ce principe de réalité, Olaf Scholz a indiqué qu’il souhaitait « développer davantage » la coopération économique avec la Chine, en dépit « de points de vue différents ». « Nous voulons également discuter de la manière dont nous pouvons développer davantage notre coopération sur d’autres sujets : le changement climatique, la sécurité alimentaire et les pays endettés », a-t-il dit au chef de l’État chinois. Pour sa part, Xi Jinping a estimé que le déplacement d’Olaf Scholz « renforçait la coopération pratique » avec l’Allemagne.
par: Arab Observer