Le chef de la mafia secoue les piliers du régime turc
L’opposition turque a lancé une forte attaque contre le régime au pouvoir, à la suite des scandales révélés par le chef de la mafia, dans lesquels des personnalités du Parti de la justice et du développement (AKP) étaient impliquées.
Meral Aksener, le chef du Bon Parti d’opposition, a demandé au ministre de l’Intérieur Suleiman Soylu de présenter sa démission en raison des accusations portées contre lui par Sadat Peker, le chef de la mafia turque, indiquant sa coopération avec lui.
Sedat Peker, un chef mafieux turc en exil, s’en prend au régime en place sur les réseaux sociaux. Une de ses victimes, le ministre turc de l’Intérieur Süleyman Soylu, a tenté de se justifier lors d’une interview à la télévision.
Depuis début mai, un chef mafieux turc en fuite à l’étranger multiplie sur son compte YouTube les allégations embarrassantes pour le parti du président Recep Tayyip Erdogan. Sedat Peker, dont les dernières vidéos cumulent des dizaines de millions de vues, accuse des figures du pouvoir d’être impliquées dans divers crimes et délits.
Il s’en prend notamment au ministre de l’Intérieur, Süleyman Soylu, qui l’aurait selon lui protégé pendant des années. Lundi 24 mai, le ministre était l’invité d’une émission télévisée, mais sa performance a déçu ceux qui attendaient des réponses.
Dans les 7 vidéos pour l’instant publiées, Sedat Peker accuse, entre autres, le ministre de l’Intérieur, Süleyman Soylu, de l’avoir protégé et tenu au courant de l’avancement du dossier d’investigation le concernant. L’ancien “parrain” déclare aussi l’avoir aidé lors de sa « fausse démission » en avril 2020 en créant des bots Twitter pour s’opposer à sa démission.
Il accuse également Erkan Yildirim, fils de l’ancien Premier ministre Binali Yildirim, d’être impliqué dans un trafic international de cocaïne.
Par ailleurs, il affirme que Mehmet Ağar, une grande figure politique turque (ancien chef de la Police, puis, brièvement ministre de l’Intérieur et ministre de la Justice), est impliqué dans le meurtre du journaliste chypriote Kutlu Adalı, en 1996. Mehmet Ağar et son fils, Tolga Ağar, député de l’AKP, seraient coupables de « plusieurs crimes ».
Les allégations qui étaient déjà embarrassantes pour Ankara lorsqu’elles mettaient le doigt sur les luttes de pouvoir au sein de l’État turc et sur ses relations troubles avec le crime organisé, risquent de le devenir encore plus à mesure qu’elles prennent une dimension internationale.
par: Arab Observer