Le coalition au pouvoir au Soudan rejette le rapprochement avec Israël
Les Forces pour la liberté et le changement (coalition au pouvoir au Soudan) ont annoncé lundi à Entebbe, en Ouganda, le rejet total d’une rencontre avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
La déclaration a souligné que les forces de liberté et de changement avec le droit du peuple palestinien au retour et de son État indépendant , « s’opposent à toute érosion de leurs droits justes. »
Le chef du Conseil souverain qui dirige le Soudan a estimé, que sa rencontre la veille avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu en Ouganda était motivée par sa volonté de préserver « la sécurité nationale » de son pays.
« J’ai entrepris cette démarche depuis la perspective de ma responsabilité (…) de protéger la sécurité nationale soudanaise et d’assurer l’intérêt suprême du peuple soudanais », a prétendu le général Abdel Fattah al-Burhane dans un communiqué.
Un responsable soudanais a indiqué que M. Burhane avait informé ce jour le Conseil souverain qu’il dirige de son entretien inédit avec M. Netanyahu.
À son retour à Khartoum le général Al-Burhan s’est entretenu avec le Conseil souverain. Cette instance composée de civils et de militaires est chargée de diriger le pays jusqu’à la transition vers un pouvoir civil. Le chef de la junte soudanaise a expliqué agir pour, dit-il, « protéger la sécurité nationale du Soudan et ses intérêts».
La perspective d’un rapprochement avec Israël ne fait pas l’unanimité. Ainsi, le parti communiste soudanais a dénoncé ce qu’il appelle « un coup de poignard dans le dos, pour la lutte anti-impérialiste du peuple soudanais et son soutien au peuple palestinien ».
Pour Amjed Farid, membre de l’Association des professionnels soudanais, le général Al-Burhan n’a pas le mandat pour mener de telles négociations au nom du peuple soudanais.
D’autres au contraire y voient l’occasion pour le Soudan de sortir de son isolement. Normaliser ses relations avec Israël serait un moyen de s’attirer les bonnes grâces des États-Unis, avec l’espoir que le pays soit retiré de la liste des États qui financent le terrorisme.
Le général Al-Burhan a d’ailleurs été invité à Washington. C’est la première fois en trente ans que les États-Unis invitent un haut responsable soudanais.