Le Conseil de transition déclare l’état d’urgence au Yémen
Dimanche, les séparatistes du Yémen ont rompu un accord de paix avec le gouvernement internationalement reconnu du pays et revendiqué le contrôle exclusif de la capitale régionale d’Aden, menaçant de reprendre les combats entre les deux alliés.
Dans un communiqué, le Conseil de transition du Sud séparatiste, qui est soutenu par les Émirats arabes unis, a déclaré l’état d’urgence et a déclaré qu’il «gouvernerait lui-même» la principale ville portuaire du sud et d’autres provinces du sud. Les séparatistes ont accusé le gouvernement du Yémen, soutenu par l’Arabie saoudite, de corruption et de mauvaise gestion.
Le gouvernement internationalement reconnu n’a pas réagi à l’annonce des séparatistes.
La division entre les deux prétendus alliés est une autre facette de la guerre civile compliquée du pays. D’un côté, les séparatistes et de l’autre, les forces fidèles à l’ancien président, Abed Rabbo Mansour Hadi. Les deux ont combattu ensemble dans la guerre menée par la coalition dirigée par l’Arabie saoudite contre les rebelles chiites houthis du Yémen.
En 2014, les Houthis ont envahi de grandes parties du nord du Yémen, y compris la capitale, Sanaa, repoussant le gouvernement internationalement reconnu et déclenchant une guerre qui a tué des dizaines de milliers de personnes. Hadi s’est enfui d’abord à Aden, puis en Arabie saoudite.
La coalition dirigée par l’Arabie saoudite est intervenue dans le conflit en 2015 et a depuis mené une guerre contre les Houthis dans le but de remettre le gouvernement de Hadi au pouvoir. Les combats dans le pays le plus pauvre du monde arabe ont également laissé des millions de personnes souffrant de pénuries de nourriture et de soins médicaux et ont plongé le pays au bord de la famine.
En août, de violents combats ont éclaté entre les forces de Hadi et les séparatistes du sud lorsque ces derniers ont pris Aden, le siège temporaire du gouvernement de Hadi, et les principales provinces du sud. Les combats ont cessé lorsque les deux groupes ont conclu un accord en novembre.
L’annonce de dimanche par le Conseil de transition fait craindre que le Yémen ne s’enfonce davantage dans le chaos au milieu de la pandémie mondiale de coronavirus. Jusqu’à présent, le Yémen n’a signalé qu’un seul cas confirmé, dans la province méridionale de Hadramawt, mais des experts et des agents de santé ont averti que la maladie pourrait y faire des ravages en raison du système de santé délabré et des infrastructures endommagées.
par: Arab Observer